Les onze membres de la Commission vérité, justice et réconciliation du Togo ont été installés aujourd'hui dans leurs fonctions. La Commission, qui est dirigée par Mgr Nicodème Birregah, évêque d’Atakpamé, est chargée de faire la lumière sur le violent passé du Togo. La violence a toujours rythmé la vie politique dans ce pays depuis son indépendance. Le premier président, Sylvanus Olympio, a été assassiné dans un coup d’Etat mené par Gnassingbé Eyadema. En 2005, l’arrivée au pouvoir du fils d'Eyadema, Faure Gnassingbé, a été aussi accompagnée par des violences qui ont fait entre 100 et 800 morts.
Joseph Kokou Koffigoh a dirigé la commission d’enquête sur ces dernières violences. Il se félicite du démarrage des activités de la nouvelle Commission. « C’est une bonne initiative puisque le Togo a un passé composé (…) ; nous avons connu des violences qui remontent même jusqu’à la période de l’indépendance », a-t-il indiqué, ajoutant que « ces événements du passé continuent à hanter » le présent des Togolais.
Pour l’homme politique Koffi Yamgnane, actuellement en tournée vers Kara, dans le Nord du pays, le moins qu’on puisse dire est que « la tache de cette commission sera difficile. » Notant que la vérité doit être le point de départ, M. Yamgnane souligne que « tous les criminels doivent se dénoncer et doivent demander pardon ; et il faut qu’ils soient pardonnés sans que les Togolais oublient ce qui s’est passé. »