Les forces de sécurité bissau-guinéennes ont abattu, tôt ce matin, Baciro Dabo, candidat à la présidentielle du 28 juin, de même que l’ex-ministre de la Défense Helder Pro-enca ; c’est ce qu’ont annoncé les services secrets bissau-guinéens en précisant que les deux hommes et deux autres personnes préparaient un coup d’Etat.
Ancien ministre de l’Intérieur, Dabo était un proche de l’ancien président Joao Bernardo Vieira, lui-même assassiné en mars. Il était candidat indépendant à l’élection présidentielle du 28 juin, même s’il bénéficiait du soutien du Premier ministre Carlos Gomes.
Ce dernier avait d’abord souhaité que le parti au pouvoir apporte son appui au président intérimaire, Raimundo Pereira. Lorsque le comité central du parti au pouvoir, le PAIGC, lui a préféré l’ancien président de l’Assemblée nationale, Malam Bacai Sanha, le Premier ministre a décidé de soutenir Baciro Dabo.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a exprimé sa consternation face à cette situation. Il a réclamé, dans un communiqué, une enquête transparente et crédible sur les circonstances de la mort de Messieurs Dabo et Proenca, soulignant toutefois que leurs décès ne devraient pas entraver la tenue de l’élection présidentielle en Guinée-Bissau. La campagne électorale doit débuter samedi.
Des diplomates en poste dans la région font valoir que l’instabilité en Guinée Bissau est exacerbée par les cartels de la drogue latino-américains qui se servent de petits terrains d’atterrissage isolés sur la côte du pays pour faire transiter la cocaïne destinée à l’Europe.