L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) réclame une enquête sur les circonstances de la mort de Mohamed Yusuf, chef de la secte islamiste impliquée dans les affrontements sanglants de ces derniers jours dans le nord du Nigeria.
Yusuf, chef de la secte Boko Haram, est mort jeudi soir. Selon certaines
informations, il aurait été tué après avoir été détenu par la police nigériane.
Ce que HRW a qualifié aujourd’hui dans un communiqué « d’extrêmement
préoccupant ».
La police nigériane a réagi vivement aux allégations selon lesquelles Yusuf aurait été victime d’une exécution extrajudiciaire. Elle affirme que le militant est mort près de son quartier général à Maiduguri au cours d’une fusillade avec les forces de sécurité.
Ce prédicateur voulait imposer la charia - la loi islamique - dans l'ensemble du pays, dont le Nord est musulman et le Sud chrétien.
Des centaines de personnes, pour la plupart des membres de la secte Boko Haram, sont mortes depuis dimanche, lorsque les violences ont éclaté suite à l’arrestation par les forces de sécurité de certains des dirigeants du groupe. Cinq jours durant, les islamistes ont ciblé les postes de police, églises et bâtiments officiels. Il se pourrait que le bilan approche les 600 morts.
A noter qu’un responsable de sécurité nigériane, Naralyn Ogar, a rejeté les allégations selon lesquelles le Boko Haram était lié à divers groupes terroristes internationaux. « Pour autant que nous sachions, il s’agit d’intégristes et ils resteront ainsi. Ils se qualifient de Talibans nigérians, ils n'ont rien en commun avec l'extérieur. Ils veulent juste adopter cette position pour créer l'impression qu'ils ont des soutiens de l'extérieur » a expliqué M. Ogar.
Reste à voir si Abuja donnera suite aux demandes d’enquête sur les circonstances de la mort de Yusuf.