Le procès de Charles Taylor, président du Libéria de 1997 à 2003, se poursuit devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) à La Haye. Taylor est accusé entre autres de crimes contre l’humanité. Répondant aux questions de la Cour, il a démenti avoir rencontré le dirigeant rebelle Foday Sankoh à la veille de l’invasion, par les forces du Front révolutionnaire uni (RUF), de la Sierra Léone.
Taylor, 61 ans, doit répondre de onze chefs d’inculpation pour crimes de guerre commis durant la guerre civile en Sierra Léone. Son procès, qui a repris en juillet, en est à sa neuvième semaine. L’accusation lui reproche d’avoir, entre autres, fourni des armes au Front révolutionnaire uni (RUF) en échange des diamants dits « du sang ».
L’invasion en 1991 de la Sierra Léone avait déclenché une guerre civile brutale, marquée par des affrontements sur les diamants de la guerre, des actes de terreur contre les populations civiles, des punitions collectives ainsi que l’emploi d’enfants soldats. Le conflit, qui a duré 11 ans jusqu’à ce qu’il prenne fin en 2002, a coûté la vie à au moins 50 000 personnes.
Taylor a démenti avoir rencontré Foday Sankoh à la veille de l’invasion de la Sierra Leone par les forces du RUF. Ancien caporal et photographe, Sankoh a dirigé les premières attaques contre des villages d’une province diamantifère.
Selon un témoin à charge, Taylor aurait emprunté la route de Voinjama, principale localité du nord du Libéria, proche de la frontière avec la Guinée et la Sierra Léone, le jour précédent. Mais Taylor dément.
« Il ment. Impossible que j’ai été dans un convoi quelconque sur la route. Il invente tout cela. C’est un mensonge » a déclaré Taylor.
Ce n’est pas la première fois que l’ancien président dément les faits qui lui sont reprochés. Il fait cela régulièrement depuis la reprise de son procès en juillet. « Si j’avais été sur cette route, je le dirais » a-t-il fait valoir, disant que le témoin s’était parjuré.