L'Organsiation guinéenne de défense des droits de l'Homme parle d’au moins 50 morts et de plus de 1200 de blessés à lors de la brutale intervention, lundi, des forces de sécurité contre une manifestation interdite à Conakry. Selon cette ONG, le bilan pourrait s'alourdir à mesure que les équipes de secours découvrent d'autres victimes.
Citant des témoins, l'ONG Human Rights Watch fait état de victimes atteintes de plusieurs balles, d'autres blessées au poignard ou à la baïonnette, et des femmes battues et violées. Près de 50 000 personnes s’étaient regroupées au Stade du 28 septembre pour protester contre une éventuelle candidature du capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir, aux prochaines élections présidentielles, prévues en janvier 2010.
Le rassemblement, interdit par la junte, a vite tourné au désastre, avec coups, blessures, morts, et arrestations à la clef. De nombreux blessés n’ont pas pu se rendre à l’hôpital en raison de l’important dispositif de sécurité déployé.
Quant au chef de la junte, il a dit n'être pas au courant que les forces de sécurité avaient ouvert le feu. Dans une déclaration à la radio sénégalaise RFM, le capitaine Moussa Dadis Camara a dit avoir été dégoûté quand il a appris la nouvelle.
Le bilan définitif de la répression pourrait être difficile à établir, car les forces de l'ordre ont ramassé les corps pour les emporter vers une destination inconnue.
La répression de lundi a été condamnée dans le monde entier. L'Union européenne a appelé, mardi, à ce que les responsables soient traduits en justice. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, l'Union africaine et le gouvernement français ont tous condamné le recours à la force en Guinée.