Les militaires au pouvoir ont décidé d’arrêter de participer aux négociations de Ouagadougou, faisant savoir qu’ils attendant le retour, à Conakry, du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara. Ce dernier est hospitalisé à Rabat, au Maroc, après la tentative d’assassinat dont il a été victime. Selon les autorités guinéennes, l’aide de camp de Camara, Aboubacar Toumba Diakité a essayé de le tuer jeudi dernier.
« Les événements du 3 décembre son venus se glisser à cette situation guinéenne, donc nous nous somes dit : nous attendons d’abord le retour du président de la République », a déclaré Idrissa Chérif, ministre de la Communication et conseiller du capitaine Moussa Dadis Camara.
Idrissa Chérif soutient, par ailleurs, des personnes arrêtées dans la traque visant à retrouver Aboubacar Toumba Diakité auraient dit que les services secrets français étaient impliqués dans la tentative de meurtre du capitaine Moussa Dadis Camara.
« Nous n’avons pas de temps à perdre ; nous n’avons pas à nous égarer les uns et les autres dans des polémiques stériles, qui ne mènent nulle part, tellement elles sont absurdes », a déclaré Bernard Valero, porte parole du Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères.
« Pour l’instant, l’instabilité en Guinée se limite au Palais, à Conakry », a déclaré Richard Moncrieff, directeur Afrique de l’Ouest d’International Crisis Group. Affirmant que les membres de la junte ont recruté, ces derniers mois, des milices dans toutes les régions du pays, Moncrieff explique que cela traduit le potentiel d’une destabilisation à grande échelle de la région à partir de la Guinée.