Le calme règne au Niger au lendemain du coup d’Etat qui a renversé le président Mamadou Tandja. Selon le correspondant de la VOA, les bureaux gouvernementaux et les banques ont rouvert normalement vendredi. Les marchés grouillent de monde et les transports en commun opèrent comme à l’accoutumée.
Le chef d’escadron Salou Djibo a pris la tête du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie mis en place après le coup de force de jeudi. Dans une déclaration écrite, les responsables du putsch disent avoir dissout le gouvernement, précisant que les secrétaires généraux des ministères expédient les affaires courantes.
Selon diverses sources, l'ex-président Tandja est détenu dans une caserne près de Niamey. Certains ministres arrêtés en même temps que lui ont été libérés. Le couvre-feu a été levé à Niamey et l'aéroport international de la capitale a rouvert. Le dernier bilan de l'assaut de jeudi contre le palais présidentiel s'élève à cinq morts.
En annonçant le coup d’Etat à la nation, le porte-parole des putschistes, le colonel Abdoul Karim Goukoye Karimou, a dit que les forces nigériennes de défense et de sécurité ont pris la responsabilité de mettre fin aux tensions politiques dans le pays. Leur intention, a-t-il dit, est de transformer le Niger en un modèle de démocratie et de bonne gouvernance.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné le putstch. L'organisation « regrette évidemment l’interruption du dialogue et condamne cette tentative de changement du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels, par la violence », a déclaré, jeudi, sa commissaire au Développement humain et au genre et porte-parole, Adrienne Diop.
Mme Diop a rappelé la précédente condamnation, par la CEDEAO, du changement de la Constitution nigérienne et de la tenue du référendum en août 2009 par le président Tandja.
L’Union africaine a condamné le coup d’Etat de Niamey. Le département d’Etat américain dit surveiller l’évolution de la situation; le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lui aussi, dit suivre l’évolution des choses au Niger.
L’année dernière, le président Tandja avait organisé un référendum qui lui a permis de changer la Constitution et de prolonger son mandat qui devait expirer en décembre dernier. Lors que le Parlement et la Cour constitutionnelle ont déclaré le référendum illégal, le président Tandja a dissout les deux institutions.