Le président Barack Obama a prononcé mercredi soir, devant les deux chambres du Congrès réunies, son premier discours sur l’état de l’Union depuis son entrée à la Maison-Blanche. Cet état des lieux de la nation américaine survient cette année sur fond de crise économique assortie d’un taux de chômage atteignant les dix pour cent. D’entrée de jeu, Barack Obama a promis de s’attaquer à ce problème.
« La création d’emplois doit être notre priorité numéro un en 2010 et c’est pourquoi j’appelle le Congrès à voter une loi pour stimuler la reprise du marché de l’emploi. » Pour cela, le président a évoqué des aides à l’embauche, des investissements dans les infrastructures et une relance des exportations avec un projet très ambitieux à ce dernier chapitre : le doublement du volume des exportations au cours des cinq prochaines années.
Pour relancer le marché de l’emploi, M. Obama a insisté sur la nécessité d’établir les nouvelles fondations d’une croissance économique à long terme. Il a notamment exhorté le Congrès à adopter une réforme du système financier pour éviter une répétition de la crise de 2008 et protéger les consommateurs des pratiques abusives des banques. Il a aussi mis l’accent sur les énergies nouvelles. « Le pays qui prendra la tête dans le domaine de l’énergie propre sera le pays qui dominera l’économie mondiale. Il faut aussi investir dans l’éducation », a dit le chef de l’exécutif américain.
Dans le domaine social, le président Obama a lancé un nouvel appel pressant à faire voter une loi qui lui tient à cœur : la réforme de l’assurance-maladie afin que chaque Américain soit couvert, malgré l’opposition des républicains et des lobbyistes, et la réticence de beaucoup d’Américains.
« Voilà ce que je demande au Congrès : ne tournez pas le dos à la réforme. Pas maintenant, alors que nous sommes si près du but. Trouvons le moyen de nous rassembler afin de finir le travail pour le peuple américain. »
Le président a cité un rapport d’un organisme indépendant du Congrès qui a estimé qu’une réforme bien menée de l’assurance-santé pourrait réduire le déficit budgétaire de mille milliards de dollars au cours des vingt prochaines années. Mais cela ne suffira pas pour assainir les finances publiques, a ajouté Barack Obama. C’est pourquoi il s’est dit prêt dès l’année prochaine à geler les dépenses publiques pour trois ans à l’exception des budgets de la sécurité nationale et de la sécurité sociale, ainsi que de l’assurance-maladie pour les retraités.
Sur le plan international, M. Obama a parlé surtout des guerres en Irak et en Afghanistan. Dans ce dernier pays, il a réitéré que l’augmentation des troupes américaines avait pour but de former l’armée afghane afin qu’elle prenne la relève pour garantir la sécurité du pays. Les troupes américaines pourront ainsi commencer à se retirer en juillet 2011.
Au sujet de l’Irak, le président a souligné qu’ « en même temps que nous combattons Al Qaïda, nous remettons l’Irak aux Irakiens de manière responsable. En tant que candidat, j’avais promis que je mettrais fin à cette guerre et c’est ce que je fais en tant que président.»
Le président Obama a ensuite réaffirmé les valeurs américaines universelles sur la scène internationale : « Alors que nous sommes réunis ce soir, plus de 10 000 Américains travaillent de concert avec d’autres nations pour aider le peuple haïtien à se relever. Nous sommes derrière la petite fille afghane qui veut aller à l’école. Nous soutenons les droits des femmes qui manifestent en Iran et nous défendons la cause du jeune homme en Guinée qui n’arrrive pas à trouver du travail à cause de la corruption. L’Amérique, a conclu Barack Obama, doit toujours être du côté de la liberté et de la dignité humaine. »
Dans sa réponse au nom du parti républicain, le gouverneur de la Virginie, Bob Mc Donnell, a souligné que le gouvernement fédéral en fait trop et ce faisant il plonge le pays dans un gouffre budgétaire. Il a pris l’exemple de l’assurance-santé. Tout le monde est d’accord qu’elle doit être accesible à tous à un coût abordable, mais les Américains ne veulent pas que le gouvernement fédéral gère l’assurance-santé. Et d’ajouter : « nous voulons des résultats, pas de la rhétorique, nous voulons de la coopération et non pas de l’esprit partisan, a dit le gouverneur Bob McDonnell en réponse au discours présidentiel.