Le médecin rwandais Eugène Rwamucyo a été suspendu de ses fonctions à l’hôpital de Maubeuge, dans le nord de la France, en raison de son rôle présumé dans le génocide rwandais. Cet homme a été condamné il y a un mois par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité par un tribunal populaire gacaca au Rwanda, qui l’accuse d’avoir fait partie d’un comité ayant organisé et supervisé le génocide à Butare en 1994. Il vit toujours en liberté en France malgré la suspension qui le frappe ; la Voix de l’Amérique a pu lui parler.
Eugène Rwamucyo explique ses malheurs par la faute d’une association des collectifs des parties civiles rwandaises qui est très impatiente et qui a « décidé de passer par d’autres voies pour nuire, pour que je ne puisse pas travailler, pour que je ne puisse pas vivre et que je sois un indigent. »
Ce n’est pas tellement un problème de justice, dit-il, avant d’ajouter que le bureau rwandais d’Interpol qui est administré par un officier de la police nommé Tony Kourama fait des listes en mettant les couleurs qu’il veut. « C’est le gouvernement rwandais, poursuit-il qui recherche ceux qu’il n’aime pas, ceux qu’il veut charger gratuitement de crimes qu’ils n’ont pas commis. » Eugène Rwamucyo a renvoyé ceux qui s’intéressent à son passé à son site internet www.rwamucyo.com
Selon lui, certaines des accusations portées contre lui sont absolument fausses. La plus grande charge portée contre lui est, dit-il, un faux fabriqué par le gouvernement rwandais en utilisant le sigle du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations-Unies, et reconnu comme tel par le tribunal de Bordeaux, à l’occasion du procès de son confrère Sosthène Munyamana « dont l’affaire s’est réveillée ces derniers jours alors qu’elle a été jugée depuis longtemps ».
Eugène Rwamucyo conclut en disant qu’il y a environ deux millions de personnes et même plus qui ont fui le FPR. Il n’y a pas un seul pays au monde où il n’y a pas de Rwandais, il y en a même en Australie. Il a lancé un appel à tous les Rwandais pour qu’ils s’opposent à la haine et à la violence.
