A l’occasion de la visite effectuée en RDC du 17 au 19 mai, la délégation du conseil de sécurité de l’ONU a tiré la sonnette d’alarme à propos des viols au Congo. C’est un phénomène tristement répandu et très difficilement chiffrable car les victimes n’en font pas souvent état. Elles préfèrent le cacher par peur de représailles ou de marginalisation. Les violeurs restent le plus souvent impunis ou s’en tirent avec un arrangement dit « a l’amiable », dont ne bénéficient pas les femmes violées la plupart du temps. Il s’agit souvent de trois ou quatre chèvres et de quelques dizaines de dollars proposés par le violeur.L’intéressé propose quelquefois d’épouser la jeune fille.Au cours d’une conférence de presse donnée à Kinshasa, la délégation a dit avoir fourni aux autorités congolaises les noms d’officiers soupçonnés d’avoir commis des violences sexuelles.Elle aurait reçu l’assurance que les intéressés seront arrêtés et poursuivis.
Interrogé par la Voix de l’Amérique, Luc Henkinbrant, chef du département des droits de l’Homme à la MONUC, la mission de l’ONU en RDC,a cité la peur des représailles, le manque de confiance en la justice, les coûts légaux et illégaux et l’absence de réparation parmi les causes pour lesquelles les victimes ne s’adressent pas à la justice.Parmi les solutions préconisées, il a cité la création de cliniques où les victimes de viols pourront recevoir une aide.Il faut aussi s’attaquer, dit-il, aux disfonctionnements de l’appareil judiciaire.Il y a, selon lui, trop peu de magistrats, de capacités, de spécialisations. Les officiers dont les noms ont été fournis par la MONUC, non seulement n’ont pas été poursuivis, d’autres ont été promus à des postes de commandement.