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A Cleveland, Trump rattrapé par les fractures de son parti


Donald Trump et son colistier Mike Pence
Donald Trump et son colistier Mike Pence

A la veille du show final de la convention républicaine, Donald Trump, fraichement investi candidat à la Maison Blanche, a fait mercredi un amer constat : son parti reste fracturé, les cicatrices des primaires sont à vif.

Le septuagénaire novice en politique, qui espère l'emporter sur Hillary Clinton et succéder à Barack Obama, a subi un revers politique -- et un véritable affront -- lorsque son ancien rival Ted Cruz a refusé de lui apporter son soutien.

Applaudi par la salle debout pendant de très longues minutes, le champion de la droite religieuse, a prononcé un implacable plaidoyer contre "Obama et Clinton" qui veulent tout "dicter depuis Washington", de la santé aux armes.

Mais s'il a félicité le magnat de l'immobilier pour avoir emporté la nomination, il s'est gardé de prononcer la phrase que la salle attendait : Votez Trump !

"S'il vous plaît, ne restez pas à la maison en novembre", a-t-il lancé, tenant la foule en haleine. "Votez selon votre conscience", a-t-il alors ajouté, provoquant des huées, pendant que des délégués scandaient "Nous voulons Trump ! Nous voulons Trump".

"Nous méritons des dirigeants qui se battent pour des principes", a encore dit Ted Cruz, dans une allocution laissant penser qu'il avait déjà les yeux rivés sur le rendez-vous présidentiel de 2020.

Son discours s'est achevé sous une immense bronca dans la vaste salle omnisports de Cleveland où se tient cette convention boycottée par nombre de ténors républicains hérissés par les idées et le style abrasif de l'homme d'affaire new-yorkais.

Mary Balkema, 49 ans, déléguée du Michigan, regrettait, furieuse, un discours "déplorable". "Nous attendions vraiment une manifestation d'unité et cela n'a pas eu lieu".

L'équipe de campagne de Trump avait pourtant tout fait pour placer cette soirée dans l'Ohio sous le signe de l'unité.

Un à un, les partisans de l'homme d'affaires new-yorkais avaient défilé au podium pour appeler à vaincre "l'entreprise Clinton", faire siffler "Hillary", et célébrer leur champion.

"Vous devez tenir votre promesse de soutenir Trump !", a lancé, à l'attention des 16 anciens rivaux de Trump l'animatrice de radio conservatrice Laura Ingraham,faisant se lever la salle.

- 'Papa, tu es le prochain président' -

"Je sais que certains d'entre vous ont des réserves sur mon ami Donald Trump", a reconnu Rick Scott, gouverneur de Floride, avant de souligner que l'Amérique avait besoin d'un président "politiquement incorrect".

"Voten por Donald Trump !", a conclu en espagnol Ralph Alvarado, élu du Sénat du Kentucky, qui avait la tâche titanesque d'essayer de ramener quelques voix hispaniques vers le candidat républicain, qui s'est mis encore un plus à dos cet électorat déjà traditionnellement très démocrate.

Comme lundi et mardi, la famille du candidat était aussi à l'honneur.

"Votez pour le seul candidat qui n'a pas besoin de ce poste", a lancé Eric Trump, 32 ans. "Papa tu es mon héros, tu es mon meilleur ami, tu es le prochain président des Etats-Unis !".

Le discret gouverneur de l'Indiana Mike Pence a officiellement accepté son poste de colistier et donc de possible futur vice-président. Puis a souligné avec humour qu'il avait probablement été choisi pour la recherche d'un équilibre au côté d'un candidat "à la forte personnalité, au style coloré et au charisme incontestable".

Il a aussi répété son moto : "Je suis un chrétien, un conservateur et un républicain, dans cet ordre".

Mercredi matin, l'équipe de campagne de Trump avait tenté de clore -- en passant aux excuses -- une polémique qui empoisonne la convention depuis le début : le plagiat pour Melania Trump de quelques paragraphes d'un discours de Michelle Obama de 2008.

"Je suis vraiment désolée pour le chaos que j'ai provoqué, pour Melania, les Trump et Mme Obama", a écrit Meredith McIver, plume de l'équipe du candidat.

En marge de la convention, 17 personnes ont été arrêtées lors d'échauffourées alors que des manifestants cherchaient à brûler un drapeau américain.

Des milliers de forces de l'ordre, à pied, à cheval ou à vélo, encadrent strictement les maigres manifestations qui se sont déroulées jusque-là.

Avec AFP

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