Le précédent bilan annoncé jeudi avait fait état de 25 décès. L'épidémie s'est déclarée en septembre et le gouvernement a décrété un état d'urgence sanitaire dans la capitale Harare après la découverte de 3.000 cas.
"Bien que je ne puisse dire que la maladie est maîtrisée pour le moment, nous agissons rapidement dans toute les provinces du pays", a déclaré le ministre de la Santé, Obadiah Moyo, au journal Sunday Mail.
"Nous sommes passés à une deuxième catégorie d'antibiotiques, l'azithromycin, après avoir utilisé une première catégorie - ciprofloxacin et ceftriaxone - à laquelle la maladie est devenue résistante," a-t-il dit.
M. Moyo a annoncé que les dépôts d'ordures seraient éliminés des zones à haut risque de Harare, que les canalisations des égouts seraient réparées. Les vendeurs ambulants de nourriture ont reçu l'ordre de cesser leur travail.
L'Unicef a conseillé aux Zimbabwéens de régulièrement se laver les mains, de ne boire que de l'eau potable, de laver les produits alimentaires, de bien les cuire et d'éviter de se serrer la main.
La situation est compliquée dans le pays notamment par le manque de médicaments, de liquides intraveineux et de vêtements de protection, selon un rapport récent commun du ministère zimbabwéen de la Santé et de l'OMS, qui dénonce des égouts bouchés et un approvisionnement en eau "erratique".
"Des médicaments appropriés devraient être achetés d'urgence une fois que les raisons de la résistance (aux médicaments) ont été établies", souligne ce rapport.
Dans un communiqué, l'OMS avait souligné jeudi que l'épidémie "se propageait rapidement à Harare", qui compte plus de deux millions d'habitants.
"Quand le choléra frappe une métropole comme Harare, on doit travailler rapidement pour stopper la maladie avant qu'elle n'échappe à tout contrôle", a déclaré le directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, Matshidiso Moeti.
Parti du quartier de Glen View dans la capitale, le choléra s'est rapidement propagé à d'autres secteurs de Harare, contraignant les autorités à décréter un état d'urgence sanitaire.
Les rassemblements publics dans la capitale ont été interdits.
Les épidémies de choléra sont fréquentes au Zimbabwe, où les systèmes de distribution et d'assainissement des eaux sont souvent déficients.
En 2008, au moins 4.000 personnes étaient mortes du choléra au Zimbabwe. L'épidémie avait éclaté en pleine crise économique, qui avait forcé de nombreux hôpitaux publics à fermer faute de médicaments et de membres du personnel, partis à l'étranger.
Le président Mnangagwa, qui a succédé en novembre 2017 à Robert Mugabe, resté au pouvoir pendant près de quatre décennies, a promis de relancer l'économie moribonde et d'améliorer les services publics.
Avec AFP