Autorisée par la mairie de Moscou, cette manifestation a rassemblé dans le centre de la capitale environ 8.000 personnes, selon la police et les organisateurs, un chiffre relativement élevé pour un rassemblement de l'opposition.
Une manifestation similaire contre les restrictions sur internet avait réuni seulement un millier de personnes à Moscou, en août dernier.
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Les manifestants brandissaient des pancartes avec des slogans antigouvernementaux et des drapeaux russes, scandant parfois "Poutine est un voleur" ou "Ne restez pas silencieux", ont constaté les journalistes de l'AFP sur place.
"Tout le monde a le droit d'avoir le choix", a expliqué à l'AFP Tatiana Filatova, une retraitée. "Quand on vit selon des règles strictes, la vie devient ennuyeuse et le ciel gris."
L'opposant Alexeï Navalny s'est ensuite adressé à la foule, remerciant le cofondateur de Telegram, Pavel Dourov, d'avoir créé la messagerie cryptée, appréciée par de nombreux Russes.
"Êtes-vous prêts à résister ?", a-t-il lancé à la foule, qui a hurlé : "Oui" avant de marteler "A bas le tsar".
"Merci Pacha (diminutif de Pavel, ndlr) Dourov d'avoir appelé cela de la résistance, parce que résister c'est ça, c'est faire quelque chose, ne pas se taire", a-t-il affirmé.
Pavel Dourov a qualifié la manifestation de "sans précédent", dans un texte publié sur le réseau social Vkontakte à l'adresse des manifestants. "Votre énergie est en train de changer le monde", a-t-il assuré.
Mi-avril, les autorités russes ont ordonné le blocage de l'application aux 200 millions d'utilisateurs (dont 7% en Russie), tant qu'elle ne fournira pas aux services de sécurité les moyens de lire les messages des utilisateurs, ce qu'elle a refusé.
Le blocage de Telegram, fondé par les deux frères Dourov, a eu lieu peu après l'élection de Vladimir Poutine à un quatrième mandat et moins d'un mois avant son investiture le 7 mai.
Le dernier mandat du président russe avait été marqué par un tour de vis accru sur internet, au nom de la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Certains analystes y avaient vu un moyen de maîtriser le débat politique et d'étouffer les voix trop critiques.
Avec AFP