L'année dernière a été, d'après l'ONU, la plus meurtrière en Cisjordanie occupée depuis 2005: l'AFP a recensé 235 morts, à près de 90% palestiniens. Et en 2023, de sources officielles israéliennes et palestinienne, au moins 43 Palestiniens, neuf civils israéliens et une Ukrainienne ont été tués.
Face aux attentats, aux raids terrestres et aériens et aux tirs de roquettes qui se multiplient, la Ligue arabe a convoqué dimanche un "Sommet pour Jérusalem" des ministres arabes des Affaires étrangères.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi –dont le pays est un médiateur historique avec Israéliens et Palestiniens –, Abdallah II, le roi de Jordanie – en charge des lieux saints chrétiens et musulmans à Jérusalem – et M. Abbas ont ouvert les discussions.
"La situation actuelle réclame une intensification de nos efforts", a plaidé Abdallah II, auquel le président américain Joe Biden affirmait récemment son "soutien fort pour une solution à deux Etats", israélien et palestinien.
Cette partition que l'ensemble de la communauté internationale prône signifierait le démantèlement des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés et la partition de Jérusalem, ce que refuse catégoriquement Israël, aujourd'hui dirigé par le gouvernement le plus à droite de son histoire.
"M. Biden dit soutenir, mais il ne fait rien du tout", a accusé M. Abbas au cours de son discours fleuve. Les Palestiniens iront "dans quelques jours devant le Conseil de sécurité de l'ONU" et entendent saisir la Cour pénale internationale (CPI) car ils comptent désormais "chaque jour plus d'un martyr", a-t-il martelé.
Par visioconférence, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a affirmé que "la position de l'ONU est claire: elle refuse les décisions unilatérales", citant notamment "les colonies israéliennes illégales à Jérusalem-Est", partie palestinienne de la Ville sainte.
La Ligue arabe, en perte de vitesse depuis des années, est de plus en plus divisée sur la question d'Israël: trois nouveaux pays arabes l'ont reconnu en 2020 – le Maroc, Bahreïn et les Emirats arabes unis – et le Soudan a redit en février vouloir aller "vers la normalisation". L'Egypte et la Jordanie ont, elles, franchi le pas il y a plusieurs décennies.