Cette opération de désarmement, qui a eu lieu mardi et mercredi, est la deuxième menée depuis le lancement du projet Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), en décembre 2018.
"Le gouvernement lance un appel aux autres groupes armés qui hésitent à leur emboîter le pas", a déclaré M. Selesson. "D'ici décembre, nous pourrions déclarer la fin du désarmement, à condition que les groupes armés jouent le jeu".
Cette opération de désarmement concerne le Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC), le groupe armé dirigé par Abdoulaye Miskine, qui occupe notamment les abords de la route nationale 3, le principal axe pour le ravitaillement du pays via le Cameroun.
Miskine (également connu sous le nom de Martin Koumtamadji) est devenu ministre dans le nouveau gouvernement, issu de l'accord de paix, en charge de la modernisation de l'Administration et de l'Innovation du service public.
Le 5 avril, la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) avait lancé une opération contre le FDPC, qui avait érigé des barrières sur cet axe vital pour l'économie du pays enclavé, tuant trois combattants du groupe.
Fort de 600 membres environ, le FDPC est toutefois considéré comme un groupe d'envergure mineure.
A ce jour, seuls le FDPC, le mouvement 3R et certains groupes antibalaka ont effectivement désarmé certains de leurs miliciens.
Les principaux groupes armés du pays, pourtant signataires de l'accord de paix de Khartoum, dont le FRPC et l'UPC, n'ont encore démobilisé aucun de leurs soldats.
Par ailleurs, la nature des armes restituées n'est pas toujours en conformité avec les règles du DDR. "Le DDR se fait avec des armes de guerre. Les armes de fabrication artisanale, ce n'est pas le DDR", a précisé M. Selesson.
Financé à hauteur de 30 millions de dollars par la Banque mondiale, le DDR prévoit de démobiliser 9.000 combattants à travers le pays.
La Centrafrique, pays de 4,5 millions d'habitants classé parmi les plus miséreux au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion Séléka.
Dans ce pays où l'Etat ne contrôle qu'une maigre partie du territoire national, les groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l'or et le bétail.
L'accord de paix de Khartoum signé en février dernier entre 14 groupes armés et le gouvernement est le huitième conclu depuis 2013.