L'accord "ouvrira la voie à la réalisation de l'aspiration de l'Ethiopie à sécuriser son accès à la mer et à diversifier son accès aux ports maritimes", explique un communiqué des services du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed sur X. "Il renforce également leur partenariat sécuritaire, économique et politique", avancent-ils aussi en désignant les deux entités signataires.
Le protocole d'accord "historique" entre l'Ethiopie et le Somaliland a été signé à Addis Abeba par M. Abiy et le dirigeant de la région séparatiste, Muse Bihi Abdi, à Addis Abeba, ont ajouté les services du Premier ministre éthiopien.
Il permet à l'Ethiopie d'acquérir une part non précisée du port de Berbera, au bord de la mer Rouge, quelques mois après les déclarations d'Abiy Ahmed affirmant que son pays devait conforter son droit à l'accès à cette mer, ce qui avait suscité des inquiétudes dans la région. Berbera est un port africain sur la côte méridionale du golfe d'Aden, à l'entrée de la mer Rouge qui mène au canal de Suez.
L'Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, s'est retrouvée sans accès propre à la mer à partir de l'indépendance de l'Erythrée en 1993, à l'issue d'un long conflit. Elle a bénéficié d'un accès à un port érythréen jusqu'à ce que les deux pays entrent en guerre en 1998-2000 et, depuis, l'Ethiopie fait passer la plupart de ses échanges commerciaux par Djibouti.
Addis Abeba avait déjà acquis 19% du port de Berbera en 2018, selon DP World, une société qui gère les opérations de ce port du Somaliland. Elle en détient 51%, et le Somaliland possède les 30% restants.
Ancien territoire britannique, le Somaliland a unilatéralement déclaré en 1991 son indépendance de la Somalie, alors que ce pays plongeait dans un chaos dont il n'est toujours pas sorti. S'il dispose de ses propres institutions et bat monnaie, le Somaliland, qui compte 4,5 millions d'habitants, n'a jamais vu son indépendance reconnue par la communauté internationale.
Forum