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Une ONG dénonce "désorganisation" et "chaos" dans l'accueil des migrants en Espagne


Des migrants assis par terre après avoir franchi une clôture pour entrer dans l'enclave espagnole de Ceuta, Espagne, 17 février 2017.
Des migrants assis par terre après avoir franchi une clôture pour entrer dans l'enclave espagnole de Ceuta, Espagne, 17 février 2017.

L'Espagne gère les arrivées de migrants sur ses côtes, qui ont bondi en un an, dans "l'improvisation" et l'arbitraire, a fustigé mardi dans un rapport l'une des principales ONG locales impliquées sur le terrain.

La Commission espagnole d'aide aux réfugiées (CEAR), présente dans plusieurs centres de rétention, publie ses observations alors que le nombre de migrants arrivés sur les côtes espagnoles a triplé en 2017.

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Près de 22.000 personnes, presque toutes récupérées par les secours maritimes, ont atteint la côte sud et l'archipel des Canaries. Plus de 220 sont mortes ou portées disparues en Méditerranée en tentant d'atteindre l'Espagne, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).

Le rapport de CEAR détaille des exemples concrets témoignant d'une situation de "chaos et de manque de plan d'action organisé" pour l'accueil des migrants, a déclaré lors d'une conférence de presse Paloma Favieres, directrice des politiques de l'ONG.

La CEAR dénonce par exemple la situation dans les ports méridionaux d'Almeria, Motril et Algésiras, "où est souvent bafoué le droit des avocats" à s'entretenir avec les migrants avant que ceux-ci ne soient interrogés par la police.

Dans le port de Tarifa, la police a ainsi parfois "rédigé des ordres d'expulsion avant de prendre la déclaration de la personne intéressée".

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Surtout, "les nouveaux arrivants ne sont pas informés correctement sur le droit d'asile", sauf à Malaga, car la police "n'est pas autorisée à (leur) remettre la brochure informative sur leur accès à la protection internationale", document fourni par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations Unies, a critiqué Estrella Galan, secrétaire générale de la CEAR.

"Il n'y a pas de protocole organisé une fois que les migrants ont atteint les côtes. L'improvisation s'est imposée à l'Etat espagnol", a-t-elle ajouté.

L'ONG dénonce aussi de "graves carences" dans l'identification de femmes potentiellement victimes de réseaux de prostitution ou de mineurs non accompagnés, ainsi que l'insalubrité de certains centres de rétention.

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Contacté par l'AFP, le ministère espagnol de l'Intérieur n'avait pas réagi mardi à ces critiques.

En 2017, 56% des migrants arrivés en Espagne par la mer était subsahariens (Sénégal, Guinée, Côte d'Ivoire...), selon la CEAR. Le nombre de Marocains et d'Algériens était en hausse, ces derniers représentant 20% du total.

Environ 8% des migrants de 2017 étaient des femmes.

Avec AFP

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