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Le défi de l'accueil des réfugiés centrafricains au Cameroun


Des réfugiés nigerians dans leur maison au sein du camp Minawao, dans le nord du cameroun, le 18 avril 2016.
Des réfugiés nigerians dans leur maison au sein du camp Minawao, dans le nord du cameroun, le 18 avril 2016.

Les autorités camerounaises font face à une crise d'infrastructures de base dans 16 communes abritant les camps des réfugiés centrafricains.

La présence des réfugiés centrafricains occasionne une pression sur les modestes infrastructures existantes dans les trois régions du Cameroun où ils vivent.

Reportage d'Emmanuel Jules Ntap, correspondant à Yaoundé pour VOA Afrique
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Pour parer à cette crise, le HCR et le gouvernement camerounais ont mis sur pied "un plan de soutien" à ces 16 communes.

Les partenaires au développement venus discuter de l'urgence de la situation à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Les partenaires au développement venus discuter de l'urgence de la situation à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

​La commune de Meiganga, dans la région de l'Adamoua, dans la partie du grand nord du Cameroun, est particulièrement touchée.

A Meiganga, plus de 6.000 réfugiés sont venus gonfler les rangs de la population dans une commune déjà peu lotie en infrastructures et exposée aux aléas climatiques.

Le maire de Meiganga Aboubacar Kombo à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Le maire de Meiganga Aboubacar Kombo à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

"La commune de Meiganga a accueilli ces réfugiés dans un camp basé à Gam. Cette arrivée massive a créé le surpeuplement de la population déjà estimée à 21.000. Nous sommes ainsi passé du simple au triple, entraînant des besoins sur le plan alimentaire et sécuritaire", affirme Aboubacar Kombo, maire de la commune.

Parfois, les relations ont même été conflictuelles entre les pasteurs locaux et les réfugiés.

"Il y a eu des conflits pastoraux ", confie-t-il à VOA Afrique.

Certains réfugiés centrafricains sortent de temps en temps de leur camp pour faire paître leurs brebis et sont à la recherche des terres cultivables, et engendre des problèmes avec les populations locales, explique-t-il.

Ailleurs, comme dans la commune de Gado Badgeré dans la région de l'est, frontalière à la république centrafricaine, il devient de plus en plus difficile d'offrir les soins de santé primaires à toute la population.

"Selon nos statistiques, les réfugiés centrafricains sont plus de 23.000 dans le camp de Gado Badgeré. Les femmes centrafricaines ont un taux de natalité très élevé, soit 300 accouchements par mois", souligne Esther Ndoe Yoffoa, maire de cette commune.

Esther Ndoe Yoffoa, maire de Gado Badgeré à l'est du Cameroun venue discuter à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Esther Ndoe Yoffoa, maire de Gado Badgeré à l'est du Cameroun venue discuter à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Cette situation fait naître le besoin de plus d'écoles, de centres de santé supplémentaires pour ces réfugiés ainsi que les populations locales, renchérit-elle.

A Toubouro, dans le nord du Cameroun, 10.164 réfugiés centrafricains répartis sur quatre sites font désormais partie du quotidien de cette commune.

"Nous manquons d'eau pour toute cette population", s'alarme Hamadou Haman, deuxième adjoint au maire de la commune de Toubouro. Tout est devenu "insuffisant", selon lui.

Le 2ème adjoint au maire de Toubouro - dans le nord du pays - à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Le 2ème adjoint au maire de Toubouro - dans le nord du pays - à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Au cours d'une rencontre tenue à Yaoundé le 30 mai, les maires et représentants des 16 communes camerounaises abritant les sites de réfugiés centrafricains se sont réunis.

Ils ont été très attentifs aux travaux du comité de pilotage chargé de coordonner et de suivre les projets de développement prioritaires qui s'imposent dans ces unités administratives.

Le Haut Commissariat des Nations unies a baptisé ces interventions d'urgence " plan de soutien".

Le représentant du HCR au Cameroun, Lazare Etien Kouassi, à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Le représentant du HCR au Cameroun, Lazare Etien Kouassi, à Yaoundé, au Cameroun, le 30 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

"Il était temps de changer l'approche pour faire en sorte que les réfugiés centrafricains aient un niveau de résilience et d'autonomisation bénéfique aussi aux populations qui les accueillent ", explique Lazare Etien Kouassi, représentant du HCR au Cameroun.

Les régions de l'Est, de l'Adamoua et du nord du Cameroun, abritent à elles seules environs 259.145 réfugiés dont 30% vivent dans sept sites aménagés et 70% vivent avec les communautés hôtes.

Emmanuel Jules Ntap, correspondant à Yaoundé

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