Au pouvoir depuis 2008, M. Khama a cédé dix ans plus tard les rênes du pays à son vice-président Mokgweeti Masisi, issu du même parti.
Mais les deux hommes se sont rapidement brouillés. M. Khama a accusé son prédécesseur de dérive autoritaire et rejoint l'opposition à la veille des élections générales d'octobre dernier, remportées haut-la-main par M. Masisi.
Juste avant le scrutin, la justice a annoncé l'ouverture d'une enquête accusant l'ex-chef de l'Etat d'avoir participé, avec la complicité d'une femme d'affaires sud-africaine, au détournement de 100 milliards de pula (8 milliards d'euros) de fonds publics pour financer l'opposition.
M. Khama, qui n'a pas été formellement inculpé, a toujours nié ces allégations et sollicité des experts internationaux pour les démonter.
Dans un rapport publié mercredi, deux cabinets d'avocats basés à Londres, Alaco et Omnia Strategy, fondée par Cherie Blair, épouse l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, ont conclu qu'elles relevaient "pour une large part de la fabrication".
"Les principales allégations visant le président Khama et (la femme d'affaires sud-africaine Bridgette) Motsepe sont sans l'ombre d'un doute fausses", affirment-ils.
Dans un communiqué, Mme Blair a étrillé l'enquête de la police, un "ramassis de fausses informations, d'allégations fallacieuses, de preuves mal fabriquées (...) destinés à nourrir des théories du complot ridicules".
"La somme des contre-vérités que nous avons identifiées soulève de sérieuses questions sur les motivations" des enquêteurs, a-t-elle ajouté, espérant "l'abandon du dossier" par la justice du Botswana.
M. Khama s'est aussitôt réjoui de ces conclusions.
"Le régime (de M. Masisi) a délibérément menti en fabricant une fausse histoire de blanchiment d'argent (...) son intention criminelle a désormais été révélée au grand jour", a-t-il déclaré devant la presse.
"C'est un jour de honte et de tristesse pour notre pays, sa réputation de pays démocratique stable et propre a subi une atteinte irréparable", a déploré l'ex-président.
Son successeur et le parquet botswanais n'ont pas immédiatement réagi au rapport.