La Mauritanie a longtemps été accusée de violations répétées des droits de l’Homme et de pratique de l’esclavage, surtout sous le régime de Maouya Ould Taya. Depuis les événements sanglants de 1989, des milliers de Noirs mauritaniens ont été déportés vers le Sénégal et le Mali. Mais depuis l’élection démocratique du président Mohammed Ould Abdel Aziz, des mesures ont été prises pour rapatrier ces exilés.
Y a-t-il pour autant une amélioration de la situation des droits de l’Homme ? « Ce n’est pas parce qu’il n’y pas de violence visible, comme on le constatait dans les rues, que les choses ont changé », explique le Mauritanien Bakary Tanja participe à un programme de l’Institut d’études des droits de l’Homme de l’université Columbia à New York.
M. Tanja a relevé la violence liée au terrorisme, mais cette violence, dit-il, « est complètement différente de la violence qui résulte de la violation des droits de l’Homme. » Le militant mauritanien des droits de l’Homme a cité, à titre d’exemples, l’interdiction des manifestations et les arrestations arbitraires.
Bakary Tanja a aussi abordé la question de l’esclavage. « Une loi a été adopté en 2007 qui criminalise la pratique de l’esclavage, mais, jusqu’à présent, sur le plan pratique, il n’y a pas de solution », a-t-il en déplorant un manque de volonté politique de la part des autorités.