Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Adoption des projets de loi sur l'officialisation de la langue berbère et le droit de grève au Maroc


Une femme parle avec un policier lors d'une manifestation à Rabat, au Maroc, le 13 juin 2008.
Une femme parle avec un policier lors d'une manifestation à Rabat, au Maroc, le 13 juin 2008.

Deux importants projets de loi, sur le droit de grève et sur l'officialisation de la langue amazighe (berbère), ont été adoptés au Maroc.

L'adoption de ces textes marquent la fin de la réforme constitutionnelle lancée par le roi Mohammed VI en 2011, en plein dans le Printemps arabe.

"Le conseil des ministres a adopté un projet sur "la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue amazighe, ainsi que les modalités de son intégration dans l'enseignement et dans les différents secteurs de la vie publique", affirme un communiqué du palais publié lundi soir. Le gouvernement a également acté une loi sur l'Institut royal de la culture amazighe (Ircam).

Il a ensuite examiné une seconde loi "fixant les conditions et les modalités d'exercice du droit de grève", une première dans l'histoire du pays.

Après des manifestations déclenchées le 20 février 2011 pour réclamer des réformes démocratiques, dans la foulée des soulèvements en Tunisie et en Egypte, Mohammed VI avait lancé en quelques semaines une réforme constitutionnelle prévoyant l'adoption avant fin 2016 d'une vingtaine de lois organiques touchant à tous les secteurs de la vie publique et institutionnelle.

Les projets sur le droit de grève et sur la langue berbère, qui ont suscité de nombreux débats dans le pays, restaient à adopter pour mettre un terme au processus. Ils doivent encore être avalisés par le Parlement qui sera renouvelé après des législatives organisées le 7 octobre.

La langue amazighe -qui se décline en trois principaux dialectes au Maroc- avait été reconnue en 2011 comme langue officielle, au côté de l'arabe, dans la nouvelle Constitution. Mais cette démarche devait être encore concrétisée par l'adoption d'une loi organique.

La loi définit notamment l'emploi de la langue amazigh dans l'administration, les collectivités territoriales et les services publics, son enseignement dans les écoles, son usage dans "l'information et la communication, la création culturelle et artistique".

L'une des conséquences les plus notables de son officialisation a été l'apparition de l'alphabet tifinagh sur les bâtiments publics, au côté de l'arabe et du français. Depuis trois ans, une chaîne TV diffuse aussi en tamazight.

Selon un recensement datant de 2004, huit millions de personnes -un quart des Marocains- parlaient quotidiennement l'un des trois dialectes berbères du pays.

Par ailleurs, la loi sur la grève encadre strictement le droit de grève, interdit pour de nombreux fonctionnaires, et limité par un service minimum dans beaucoup d'autres secteurs (santé, transport, audiovisuel, secteur de l'énergie, ramassage des ordures...).

Le texte a été très décrié par les syndicats, et son adoption pourrait envenimer encore davantage les relations avec le chef du gouvernement "devenues exécrables" après la réforme des retraites et des fonctionnaires, selon la presse locale.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG