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May réunit son Conseil de sécurité dans l'affaire Skripal


La Première ministre britannique Theresa May, lors de sa visite dans la ville où l'ancien espion russe Sergei Skripal et sa fille Yulia ont été empoisonnés à Salisbury, en Grande-Bretagne, le 15 mars 2018.
La Première ministre britannique Theresa May, lors de sa visite dans la ville où l'ancien espion russe Sergei Skripal et sa fille Yulia ont été empoisonnés à Salisbury, en Grande-Bretagne, le 15 mars 2018.

La première ministre britannique Theresa May réunit mardi son Conseil de sécurité, après que Moscou eut exigé la veille des "preuves" ou des "excuses" de Londres qui l'accuse d'être responsable de l'empoisonnement d'un ex-espion russe au Royaume-Uni.

"Tôt ou tard, il faudra répondre de ces accusations infondées: soit fournir des preuves, soit présenter ses excuses", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis qu'à Bruxelles les chefs de la diplomatie de l'Union européenne faisaient bloc derrière Londres, l'assurant de leur "totale solidarité".

Tout juste réélu pour un 4e mandat avec un score écrasant, le président russe Vladimir Poutine avait vivement rejeté toute responsabilité dimanche soir, parlant de "grand n'importe quoi".

>> Lire aussi : Poutine estime qu'accuser la Russie est "du grand n'importe quoi" dans l'affaire Skripal

Mais, tandis que le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, a évoqué de nouvelles sanctions contre Moscou, Theresa May a réitéré ses accusations lundi en déclarant: "J'affirme que ce que nous avons vu montre qu'il ne peut y avoir d'autre conclusion que la culpabilité de l'Etat russe dans ce qu'il s'est passé dans les rues de Salisbury", petite ville du sud-ouest de l'Angleterre où l'ex-espion Serguei Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, ont été attaqués.

Mme May doit réunir à nouveau le Conseil de sécurité britannique mardi pour faire le point sur l'affaire.

Le président français Emmanuel Macron a appelé lui "les autorités russes à faire toute la lumière sur les responsabilités liées à l'inacceptable attaque de Salisbury, et à reprendre en main fermement d'éventuels programmes qui n'auraient pas été déclarés à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques" (OIAC).

"La réponse de la Russie a démontré un mépris évident pour la paix et la sécurité internationales", a commenté pour sa part le secrétaire général de l'Otan Jens Soltenberg, "nous continuons à demander à la Russie de fournir des informations complètes sur le programme Novitchok à l'OIAC".

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entendu lundi pour que l'UE "donne une réponse ferme et non seulement symbolique" à l'affaire, a déclaré M. Morawiecki à Varsovie.

L'ex-agent double et sa fille ont été empoisonnés le 4 mars à l'aide, selon les Britanniques, d'un agent innervant identifié comme appartenant à la famille des agents Novitchok, développés par la Russie. Ils sont toujours dans un état "critique", selon la police.

Absurde

Des experts de l'OIAC sont arrivés lundi au Royaume-Uni pour rencontrer leurs collègues du laboratoire militaire de Porton Down, près de Salisbury, et de la police britannique. Ils doivent repartir avec des échantillons de la substance utilisée.

Ces prélèvements "seront testés dans les laboratoires internationaux les plus réputés", les résultats devant être connus au mieux "après deux semaines", selon les autorités britanniques.

"Que quelqu'un puisse penser qu'en Russie quelqu'un se permettrait de faire de telles choses juste avant l'élection et la Coupe du monde de football, c'est absurde, du grand n'importe quoi", a commenté Vladimir Poutine.

"Nous avons détruit toutes nos armes chimiques sous la supervision d'observateurs internationaux", a-t-il affirmé, assurant que la Russie était "prête" à "participer aux enquêtes nécessaires". "Pour cela, il faut que la partie d'en face (les Britanniques, ndlr) soit aussi intéressée. Pour l'instant, nous ne le voyons pas".

La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, a elle suggéré que d'autres pays que la Russie travaillaient sur les substances Novitchok.

"Ces pays, ce sont le Royaume-Uni, la Slovaquie, la République tchèque, la Suède. Au sujet des Etats-Unis, il faut aussi se poser la question", a-t-elle dit sur la chaîne Rossiya 24.

Des allégations fermement rejetées par la République Tchèque, la Slovaquie et la Suède lundi. "La Russie devrait plutôt répondre aux questions du Royaume-Uni", a tweeté la ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström. L'ambassadeur de Russie a été convoqué au ministère.

Nouvelles sanctions en vue

Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson, à Bruxelles lundi pour chercher le soutien de ses homologues européens, a qualifié "les démentis de la Russie" de "plus en plus absurdes".

La veille, il avait affirmé que Londres disposait de "preuves que la Russie a non seulement cherché à développer des agents innervants à des fins d'assassinat ces dix dernières années, mais a aussi fait des réserves d'agents Novitchok".

En réaction, le Royaume-Uni a décidé d'expulser 23 diplomates russes et de geler des contacts bilatéraux. La Russie a répondu en expulsant 23 diplomates britanniques et en ordonnant la cessation des activités en Russie du British Council, un organisme faisant la promotion des relations culturelles et de l'éducation.

Boris Johnson a expliqué que les individus "qui ont fait fortune grâce à la corruption et en lien avec le Kremlin, avec Vladimir Poutine" pourraient devoir expliquer l'origine de leurs biens situés au Royaume-Uni, sous peine de saisies.


Avec AFP

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