Contactés par VOA Afrique, des habitants de la ville de Buea, chef lieu de la région du sud-ouest, en zone anglophone, témoignent que "des affrontements opposent depuis mardi matin les hommes armés et les forces de défense et de sécurité".
"On a suivi les coups de feu vers 4h30 TU", a déclaré une résidente de Buea sous anonymat, terrée dans sa maison.
L'information a été confirmée à VOA Afrique par une source de sécurité de la ville : "il y a effectivement des affrontements dans les localités de Mile 17, Mekong Albert avenue et les environs de Muea".
"Une partie de la ville est concernée par ces affrontements", a mentionné un commerçant de Buea, qui a dit ne pas pouvoir vaquer à ses occupations ce matin, en raison de cette situation.
Des militaires sont arrivés sur place rapidement, obligeant les séparatistes à se retirer de la zone, après des échanges de coups de feu.
Selon un bilan officiel, quatre personnes sont décédés, dont un policier.
Un responsable du Social democratic front, l’un des formations politiques les mieux implantées dans cette ville, a fait état d’un bilan de quatre morts peu avant 6 heures TU, trois séparatistes et un policier, en plus d’un véhicule de la police incendiée.
Une crise qui s'accentue
Les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont confrontées à une grave crise depuis fin 2016 sur fond de velléité d'indépendance du Cameroun anglophone.
Les combats y sont devenus depuis quasi-quotidiens depuis et la situation sécuritaire s'est encore détériorée alors qu'une élection présidentielle est prévue le 7 octobre dans le pays.
Les séparatistes ont annoncé que ce scrutin n'allait pas se tenir au Cameroun anglophone, mais les autorités promettent qu'il y aura bel et bien lieu.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un chauffeur d'autocar a été tué et plusieurs personnes blessées dans une attaque, à quelques kilomètres de Bamenda, le chef-lieu de la région du Nord-Ouest.
A la suite de cette attaque, les autorités ont instauré dans toute la région un couvre-feu nocturne de 18 heures à 6 heures du matin pour une durée indéterminée.
Au Cameroun anglophone, 109 membres des forces de l'ordre et de sécurité ont été tués, selon le gouvernement qui qualifie les séparatistes de "terroristes".
Le nombre de victimes enregistrées chez les séparatistes n'est pas connu. Plusieurs centaines de civils auraient perdu la vie dans ce conflit, selon des ONG.