John Sullivan, de retour d'un déplacement à Kaboul, a rapporté devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain que tous les dirigeants afghans s'étaient engagés à "créer les conditions qui mèneront les talibans à la table des négociations et à mettre en place un cadre pour une paix durable".
"Nous espérons que les Pakistanais vont aussi aider à convaincre les talibans d'entrer dans un processus de paix", a ajouté le vice-secrétaire d'Etat américain.
Donald Trump avait laissé la porte ouverte à un tel dialogue avec les talibans en présentant sa stratégie sur l'Afghanistan en août. Mais, après un attentat qui a fait plus de cent morts à Kaboul, le président américain avait finalement écarté fin janvier toute discussion dans un avenir proche.
"Nous ne sommes pas prêts à parler à ce stade", "nous ne voulons pas parler avec les talibans", avait-il dit. "Le moment viendra peut-être mais cela va prendre longtemps", avait-il ajouté.
Pressé de questions par des sénateurs démocrates sur cette apparente contradiction, John Sullivan a semblé esquisser une distinction entre talibans modérés et extrémistes.
"Le président Trump s'est exprimé en réaction aux actes terroristes horribles du mois dernier à Kaboul", a-t-il d'abord répondu. "Une part importante des talibans ne sont pas prêts à négocier, et cela pourrait prendre longtemps avant qu'ils soient disposés à négocier", a-t-il fait valoir.
Mais les talibans ont-ils leur place à la table des négociations, lui a demandé un sénateur. "Oui", a répondu le vice-ministre, avant de préciser aussitôt: "Je ne pense pas que les éléments qui ont ourdi ces attaques terroristes le mois dernier aient leur place, ils ne font pas preuve de vouloir s'asseoir à la table".
Il a assuré que le président afghan Ashraf Ghani était sur la même longueur d'ondes. "Il veut être très ferme contre ces éléments des talibans qui ont massacré des hommes, des femmes et des enfants innocents dans les rues de Kaboul", a-t-il dit.
Avec AFP.