Le jour commençait à disparaître et le week-end touchait à sa fin. Dans cette maison d'une banlieue modeste de la ville portuaire de Gqeberha (anciennement appelée Port Elizabeth) dans le sud du pays, la fête battait son plein: le maître des lieux avait invité à célébrer son anniversaire.
Soudain, deux hommes surgissent. Armés, ils tirent "au hasard sur les invités"; huit personnes meurent sur le coup, trois sont blessés et conduits à l'hôpital, a indiqué la police lundi dans un communiqué.
"Le propriétaire de la maison compte parmi les personnes décédées", a précisé à l'AFP Nomthetheleli Mene, cheffe de la police de la province de l'Eastern Cape, sans donner plus de détails.
Condamnant "une attaque menée sans pitié et de sang froid", elle a indiqué avoir ordonné aux enquêteurs "de poursuivre et retrouver les auteurs de la fusillade le plus rapidement possible".
Crime aveugle ? Règlement de compte ? Dispute de voisinage ? Les raisons qui ont motivé une telle attaque sont encore vagues. Le ministre de l'Intérieur, Bheki Cele, doit se rendre sur place dans la journée.
A l'aveugle
L'Afrique du Sud est un des pays les plus violents au monde, tristement connu pour un taux de criminalité élevé. Ici, un meurtre est commis toutes les 19 minutes, selon les dernières statistiques officielles de la police.
Des fusillades meurtrières choquent régulièrement le pays. En juillet 2022, quatre personnes avaient été tuées par balles dans la banlieue de Johannesburg. Les victimes, des hommes, étaient assis autour d'un feu et jouaient aux dés quand des assaillants ont surgi de nulle part.
Une semaine plus tôt, des fusillades dans deux bars du pays avaient fait vingt morts, dont seize dans une taverne de Soweto. Là aussi, les assaillants avaient soudainement ouvert le feu, armés de gros calibres, sur une foule qui s'amusait et des personnes attablées. Les victimes étaient jeunes, entre 19 et 35 ans. Comme souvent, la police avait condamné des attaques violentes, mais "sans raison apparente" et par des tueurs tirant à l'aveugle.
La nuit dernière, dans le towship de KwaZakhele dans le nord de Gqeberha, une petite foule s'est massée derrière le cordon jaune de la police délimitant la scène de crime, a constaté un photographe de l'AFP. Une voiture de la police scientifique a débarqué sur place dans la nuit. D'autres experts de la police ont été dépêchés lundi. A ce stade, la police n'a encore procédé à aucune arrestation.
En juillet 2021, l'Afrique du Sud avait été en proie aux pires violences que le pays ait connues depuis la fin de l'apartheid et à une vague de pillages, faisant plus de 350 morts. Dans un contexte économique et social difficile, marqué notamment par un chômage endémique, ces événements avaient été déclenchés par l'incarcération de l'ancien président Jacob Zuma.