Après plusieurs jours de manifestations, les étudiants sud-africains ont obtenu du gouvernement, vendredi 23 octobre, l'annulation de l'augmentation de leurs frais de scolarité pour 2016.
C’est par une allocution télévisée, vendredi après-midi, que le président Jacob Zuma a annoncé la nouvelle, à l'issue d'une réunion avec les leaders de la contestation et les dirigeants des universités.
"Les discussions se poursuivront sur des problèmes plus larges que les frais de scolarité. De nombreux problèmes ont été soulevés et devront être suivis, comme l'éducation gratuite, l'indépendance des universités et le racisme", a-t-il affirmé.
Jacob Zuma devait au départ s’adresser directement à la foule. Mais le rassemblement a dégénéré lorsque quelques étudiants parmi les milliers qui manifestaient devant le siège du gouvernement où se tenait la réunion ont jeté des pierres sur la police et brûlé des toilettes mobiles. La police a dispersé les fauteurs de troubles avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes.
Après le discours, malgré la joie suscitée par l'annonce, le chaos régnait devant le siège du gouvernement, les étudiants étant littéralement chassés par la police à coups de flashball et de gaz lacrymogènes.
Les étudiants ont commencé à manifester la semaine dernière pour protester à travers tout le pays contre l'augmentation des frais de scolarité qui empêchera, selon eux, les plus pauvres d'accéder à l'enseignement supérieur.
Ils dénoncent plus généralement le manque d'opportunités dans un pays où la moitié des jeunes est au chômage.
L'augmentation des frais de scolarité prévue était variable selon les universités : au Witwatersrand à Johannesburg, 10,5 % d'augmentation était par exemple prévu alors que l'année universitaire coûte entre 29 620 rands (1 930 euros) et 58 140 rands (3 800 euros), sans compter le logement ou les fournitures.
Ces sommes rendent les universités inaccessibles pour une majorité de Sud-Africains : le revenu mensuel moyen d'un salarié ne dépasse pas 14 700 rands (979 euros) et plus d'un quart de la population est sans emploi.
Les manifestations estudiantines ont une forte résonance en Afrique du Sud où les émeutes de Soweto contre l'enseignement en afrikaans avaient été brutalement réprimées par le gouvernement de l'apartheid en 1976.
Avec AFP