Thuli Madonsela "va rencontrer le président Zuma demain (jeudi)", a déclaré à l'AFP Oupa Segalwe, le porte-parole de la médiatrice. "Cet entretien fait partie de l'enquête concernant les soupçons de mainmise sur l'Etat", a-t-il ajouté, faisant référence aux accusations qui pèsent sur les relations entre M. Zuma et la famille Gupta, d'origine indienne.
Les frères Gupta sont soupçonnés d'exercer une forte influence sur le président Zuma et sur des membres du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), assurant même qu'ils sont intervenus dans l'attribution de postes ministériels.
Mercredi, le quotidien Business Day a rapporté que la médiatrice avait passé plusieurs heures en début de semaine dans les locaux de la présidence pour éplucher des déclarations de ministres en rapport avec cette affaire.
Selon le journal, Ajay Gupta, l'un des membres de la famille d'hommes d'affaires controversés, a été interrogé mardi par Mme Madonsela.
Si le président sud-africain reconnaît être proche des frères Gupta, il a toujours assuré être seul décisionnaire quant à la nomination des ministres.
Il s'agit de l'un des derniers dossiers chauds pour la médiatrice qui passera la main à la fin du mois, après sept années à ce poste.
Son mandat restera surtout marqué par sa pugnacité quant au bon usage des deniers publics, notamment par le président Zuma.
En 2014, elle avait publié un rapport estimant que le chef de l'Etat avait "indûment bénéficié" d'une partie des travaux de rénovation de sa résidence privée de Nkandla, dont le total s'élevait à 216 millions de rands (environ 20 millions d'euros de l'époque), financés par les contribuables sud-africains.
Ce rapport avait provoqué une vive controverse dans le pays, et la Cour constitutionnelle sud-africaine avait finalement donné raison à la médiatrice en ordonnant au président Zuma de rembourser une partie de cet argent.
En septembre, il avait rendu 7,8 millions de rands (480.000 euros) au Trésor.
Le médiateur de la République en Afrique du Sud n'a pas de pouvoir de sanction, mais dispose de larges prérogatives pour enquêter sur l'administration publique.
Thuli Madonsela sera remplacée à ce poste par Busisiwe Mkhwebane, une avocate actuellement en poste au ministère de la sécurité de l'Etat.
Avec AFP