David Zoumenou, expert en sécurité à Johannesburg, interviewé par VOA Afrique, déplore une stagnation dans la situation sécuritaire dans ce pays. Il s’appuie du reste sur le rapport publié par l’Institut d’Etudes Sécuritaires.
« Les meurtres de ce genre sont devenus monnaie courante au pays. Des célébrités comme Lucky Dube en ont été victimes», regrette Zoumenou. Le célèbre musicien avait été abattu au sortir d’un magasin en 2007.
Analysant les récents meurtres, l’expert de la sécurité révèle que même des personnalités publiques ne sont pas épargnées. « Dans la même semaine il y a eu agression d’un des ténors de l’ANC et celui du gardien de l’équipe nationale buté dimanche dans un cambriolage à la maison », explique-t-il.
Se basant sur le rapport de l’Institut d’Etudes Sécuritaires, Zoumenou interpelle le gouvernement sud-africain pour que des efforts soient déployés pour faire face à la situation. « Il est démontré aujourd’hui que les grilles et le fils barbelés ne suffisent pas pour assurer la sécurité des individus, » relève-t-il.
D’après ledit rapport, il y a 47 meurtres en Afrique du Sud chaque jour alors que la population du pays est de 57 millions de personnes.
Un élément important ressort du rapport : l’identité et la proximité de l’auteur et de la victime. « Quatre-vingt-cinq pourcent de crimes en Afrique du Sud sont commis par des personnes qui se connaissent bien, qui vivent dans une même maison ou dans un même arrondissement ou qui travaillent ensemble, » affirme Zoumenou.
Il cite en exemple le l’athlète Oscar Pistorius condamné pour un meurtre qu’il a commis dans son appartement.
Zoumenou indique toutefois que l’Afrique du Sud n’est pas le pays africain ayant le taux de criminalité le plus élevé. « L’Afrique du Sud tient des statistiques et fait un suivi, contrairement à d’autres pays où on ne dispose même pas des statistiques sur la criminalité, le cambriolage et le vol à main armée. C’est peut-être pour ça que l’on croit l’Afrique du Sud est le pays le plus dangereux en Afrique. Mais si on faisait un tour à Nairobi, Nigéria ou ailleurs on se rendrait compte qu’il y a des choses plus effrayantes qui s’y passent.»