"Alain Djally a été placé sous mandat de dépôt par le premier juge d'instruction et incarcéré à la prison de Libreville sous des inculpations de détention et usage de son ancienne carte militaire et détention illégale d'arme", a déclaré à l'AFP Me Jean-Rémy Bantsantsa, avocat de MM. Djally et Ping.
Jeudi 13 avril, M. Djally, ancien militaire présenté comme "l'aide de camp" de Jean Ping, avait été arrêté vers son domicile par les services de la Direction générale des recherches (DGR) qui l'avaient placé en garde à vue.
"Ce (mardi) matin, il a été présenté au procureur qui a renvoyé le dossier chez la juge d'instruction et une audience de fond devrait avoir lieu la semaine prochaine", a précisé son avocat.
Une arme avait été retrouvée chez M. Djally lors d'une fouille de la DGR jeudi, mais selon Me Bantsantsa, "il s'agit d'une balle chargée à blanc qui sert à l'autodéfense et ne suscite pas de permis de port d'arme (...). La juge semble surtout avoir retenu comme chef d'accusation le fait que M. Djally a gardé sa carte de militaire", alors qu'il n'est plus en fonction.
"J'ai compris que, dans cette affaire, tout a été fait pour l'envoyer en prison. On a bien compris que c'est M. Ping qu'ils cherchent à atteindre", a poursuivi Me Bantsantsa, également avocat de Jean Ping.
Cette arrestation intervient alors que le Gabon est toujours en proie à des tensions politiques, économiques et sociales, sept mois après la réélection contestée d'Ali Bongo Ondimba.
Jean Ping, qui dénonce des fraudes pendant la présidentielle du 27 août 2016 et se proclame toujours président élu, a organisé un rassemblement samedi à Libreville, le premier depuis plusieurs mois dans la capitale gabonaise.
La proclamation de la victoire d'Ali Bongo Ondimba avait débouché sur des manifestations marquées par des émeutes, des morts et des arrestations.
Début avril à Paris, lors d'une conférence organisée par la campagne internationale "Tournons la page" pour la démocratie en Afrique, des membres de la diaspora gabonaise, dont un ancien détenu, avaient dénoncé les conditions d'incarcération dans la prison de Libreville.
Le cyber-activiste Landry Amiang y est toujours détenu depuis son retour des Etats-unis mi-août, tout comme l'ancien député Bertrand Zibi Abeghe, arrêté le 31 août pour "trouble à l'ordre public" et "détention d'arme à feu".
Avec AFP