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RDC

Airtel sommé de géolocaliser les ravisseurs de civils


Le logo de Bharti Airtel dans le nord de l'Inde.
Le logo de Bharti Airtel dans le nord de l'Inde.

Des activistes pro-démocratie congolais ont demandé jeudi à Airtel, l'un des opérateurs de téléphonie mobile en République démocratique du Congo, de géolocaliser les auteurs de rapts de civils, un fléau qui perdure dans l'est et dans la province du Nord-Kivu.

"Géolocalisation des ravisseurs. Airtel= escroc", résumait une pancarte brandie par un manifestant du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), à l'origine d'un nouveau rassemblement à Goma (est), où les habitants dénoncent l'insécurité et la criminalité.

"Nous demandons à Airtel l'amélioration de la qualité d'internet, la baisse du prix des SMS et autres, mais aussi et surtout la collaboration entre Airtel et la justice, surtout lors des kidnappings. Pourquoi Airtel n'arrive pas à aider à mettre la main sur les kidnappeurs ?", a déclaré à un correspondant de l'AFP un militant de Lucha, Ghislain Muhiwa.

En octobre 2017, la maman d'un enfant enlevé à Goma avait raconté à l'AFP qu'elle avait reçu par téléphone la demande de rançon des ravisseurs. Elle leur avait ensuite versé de l'argent via Airtel Money, un système de transfert par téléphonie mobile très utilisé en RDC.

L'enfant avait été libéré, après avoir été torturé, d'après sa mère.

"Ces gens de Lucha ont raison de faire cela. Airtel nous fait souffrir. Surtout quand les kidnappeurs exigent l'argent, c'est par ce réseau-là", a commenté Aminata Anifa, une vendeuse de 29 ans, témoin de la manifestation qui n'a réuni que quelques dizaines de personnes comme souvent avec Lucha, très active aussi sur les réseaux sociaux.

Jointe par l'AFP, la direction d'Airtel a promis de réagir en début d'après-midi.

Les enlèvements de civils sont régulièrement dénoncés à Goma et dans la province du Nord-Kivu, où des dizaines de groupes armés naviguent entre activisme communautaire et pure criminalité.

Jeudi matin, au même moment, une manifestation a eu lieu pour dénoncer les enlèvements de civils à Kiwanja dans le territoire de Rutshuru à 70 km de Goma.

Un enfant de douze ans est décédé en marge de cette manifestation, indique les collectifs d'habitants et la police.

"La semaine dernière, trois personnes ont été enlevées, l'une d'elle a été tuée. Au cours de cette semaine d'autres personnes ont été kidnappées. Trop c'est trop", a lancé le président de la société civile de Rutshuru Jean claude Mbabaze, joint par l'AFP.

Lucha a organisé depuis mi-avril plusieurs manifestations contre les opérateurs de téléphonie mobile (Airtel, Orange, Vodacom), dont une avait été sévèrement réprimée à Goma le 11 mai.

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