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Le gouverneur du Nord-Kivu met en garde contre une nouvelle guerre dans la région


Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, dans son bureau à Goma, 20 mai 2017. (VOA/Charly Kasereka)
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, dans son bureau à Goma, 20 mai 2017. (VOA/Charly Kasereka)

Julien Paluku, gouverneur de la province agitée du Nord-Kivu, a alerté l'armée congolaise sur la multiplication d'attaques des miliciens, qu'il considère comme le prélude d'une nouvelle guerre dans l'est de la République démocratique du Congo.

"Je lance une alerte particulièrement à l'état-major de l'armée pour qu'il focalise désormais ses stratégies face à ces nouvelles incursions. Une nouvelle guerre se profile à l'horizon", a déclaré à la presse à Goma le gouverneur Julien Paluku.

"Ces attaques à répétition à Beni dépassent de loin la capacité des présumés Maï-Maï", a ajouté M. Paluku, indiquant que cette situation devenait "inquiétante" parce qu'elle fait penser à l'existence "d'une autre force" qui soutiendrait ces miliciens non encore identifiés.

Joint par VOA, Thomas d’Aquin Mwiti, président de la coordination provinciale de la société civile force vive au Nord Kivu a confié qu'en date du 25 mai, les M23 ont fait appel à certains jeunes regroupés au sein des groupes armés. "Depuis cette rencontre, il y a des opérations de grande envergure qui se font plus particulièrement entre la frontière entre l’Ouganda et le Nord Kivu. Cette situation se présente également aussi dans les villes comme Goma, Butembo où il y a un activisme accru de la criminalité, il y a aussi des tueries dans certains villages de Masisi, Rutshuru. La situation continue également à être préoccupante avec le phénomène de kidnapping qui prend de l’ampleur sans oublier les cas isolés dans le territoire de Walikale."

Thomas d’Aquin Mwiti, président de la coordination provinciale de la société civile force vive au Nord Kivu.
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Lundi, le poste douanier de Kasindi à la frontière avec l'Ouganda a été attaqué par des Maï-Maï jusque-là inconnus, selon les autorités, causant la mort d'un milicien et blessant un autre qui a été capturé par l'armée, avait déclaré à l'AFP le lieutenant Jules Tshikudi, un des porte-parole de l'armée congolaise dans le Nord-Kivu.

Mardi, une autre attaque a été signalée sur une position des Forces armées de la RDC (FARDC) dans la localité de Kalau, sans faire des victimes, avait indiqué à l'AFP l'officier.

Mercredi à 5h30 (03h30 GMT) une position tenue par les FARDC à Nyamitale dans le territoire de Rutshuru a été attaquée par des présumés Maï-Maï selon le correspondant de VOA Afrique.

La première attaque d'envergure de ces présumés Maï-maï remonte aux 17 et 18 juin dans la localité de Kabasha puis à Beni où des combats à l'arme lourde ont fait 16 morts le 22 juin.

La première guerre de l'est de la RDC déclenchée en 1996 avait conduit à la chute de l'ancien dictateur Mobutu Sese Seko et la deuxième guerre débutée en 1998 a pris fin en 2003 grâce à une forte mobilisation de la communauté internationale.

Les Maï-Maï sont des "groupes d'autodéfense" constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour combattre les envahisseurs ougandais ou rwandais. Certains n'ont jamais désarmé.

Depuis plus de vingt ans, de groupes armés nationaux et étrangers pullulent dans l'Est de la RDC.

Avec AFP

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