Selon le Comité ministériel des fatwas, la pandémie du nouveau coronavirus "nous oblige à être doublement prudent", même si, habituellement, la prudence était déjà exigée dans la diffusion de l'information.
"Il est illicite de fabriquer, diffuser et propager de fausses informations. Ces mensonges font partie des péchés capitaux", avertit dans un communiqué le Comité des fatwas qui s'est réuni mercredi.
Ce dernier juge qu'il ne faut pas diffuser d'informations non vérifiées afin de ne pas contribuer à diffuser des rumeurs qui peuvent semer la "crainte et la panique".
Cette instance religieuse estime que "celui qui n'est pas expert dans un domaine doit se taire afin de ne pas faire de mal".
Le 19 mars, le président Abdelmadjid Tebboune avait appelé à "lutter quotidiennement contre les campagnes de désinformation, par la diffusion de données scientifiques de manière intégrale sur l'évolution de la propagation de la pandémie (...), afin de rassurer les citoyens et de les inciter à respecter les mesures de prévention".
De nombreuses rumeurs circulent, essentiellement sur les réseaux sociaux, concernant la propagation du Covid-19 en Algérie ou certaines mesures du gouvernement algérien.
Ainsi, mercredi, les stations services ont été prises d’assaut par les automobilistes après une rumeur faisant état de leur fermeture prochaine pour cause de coronavirus.
Le ministère de l'Energie a dû publier un démenti et un dirigeant de l'entreprise publique de distribution de carburant Naftal est passé à la télévision pour démentir l'information.
Un Algérien a récemment été arrêté et risque une peine d'emprisonnement pour avoir diffusé de fausses informations sur des patients contaminés qui auraient fui un hôpital.
Le comité des fatwas avait décidé le 17 mars la fermeture de toutes les mosquées et lieux de culte du pays et l'interdiction des prières collectives pour lutter contre l'épidémie.
Un total de 846 cas de Covid-19, dont 58 décès, ont été déclarés officiellement à ce jour en Algérie.