Les échauffourées ont débuté peu avant 19H00 GMT sur une place de Bautzen, une ville de 40.000 habitants à l'est de Dresde, où environ 80 hommes et femmes, pour la plupart issus "de la mouvance d'extrême droite", et une vingtaine de demandeurs d'asile se sont affrontés, verbalement puis physiquement, selon un communiqué la police locale.
"Des témoins ont fait état de plusieurs jets de bouteilles" ainsi que de "blessures physiques", précise la police, qui dit avoir fait usage de gaz lacrymogène et de bâtons.
Selon la police, certains "éléments" suggèrent que les demandeurs d'asile, qui ont jeté des bouteilles sur les forces de l'ordre, seraient à l'origine des affrontements.
Une ambulance transportant un demandeur d'asile marocain de 18 ans a été prise à partie par plusieurs personnes qui l'ont empêchée d'atteindre l'hôpital, selon la même source. Le jeune homme a dû être conduit à l'hôpital dans un autre véhicule sous protection policière.
Les deux groupes ont dû être séparés par une centaine d'agents, selon le communiqué.
Suivis par les radicaux, les demandeurs d'asile ont ensuite regagné leur foyer qui a dû être sécurisé par les forces de l'ordre. Trois autres foyers à Bautzen et dans une ville voisine ont également dû être protégés, selon la même source.
Bautzen a déjà été le théâtre les mois passés de plusieurs incidents visant des demandeurs d'asile. En février, plusieurs personnes avaient assisté, hilares, à l'incendie d'un foyer de réfugiés et gêné l'intervention des pompiers, une image qui avait scandalisé l'Allemagne.
En mars, le président allemand, Joachim Gauck, qui avait à plusieurs reprises pris la défense des réfugiés et exhorté les Allemands à leur tendre la main, avait essuyé des insultes lors d'une visite à Bautzen.
En 2015, les autorités ont recensé dans toute l'Allemagne près d'un millier d'attaques contre des foyers de réfugiés imputables à l'extrême droite, notamment en Saxe, région d'ex-Allemagne de l'Est et berceau du mouvement anti-réfugiés Pegida.
L'an passé, l'Allemagne a accueilli plus d'un million de candidats à l'asile, mettant sous pression la chancelière Angela Merkel, de plus en plus critiquée pour sa politique de la main tendue aux réfugiés.
Avec AFP