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Merkel veut des accords migratoires avec les pays nord-africains


Le président fédéral de la Suisse et chef du Département fédéral des affaires étrangères, Didier Burkhalter et Angela Merkel, chancelière allemande, à Berlin, Allemagne, le 18 février 2014.
Le président fédéral de la Suisse et chef du Département fédéral des affaires étrangères, Didier Burkhalter et Angela Merkel, chancelière allemande, à Berlin, Allemagne, le 18 février 2014.

La chancelière allemande Angela Merkel veut que l'Union européenne passe avec les pays nord-africains des accords de réadmission de migrants similaires au pacte controversé conclu avec la Turquie, explique-t-elle mardi dans la presse régionale.

"Nous allons devoir conclure des accords semblables avec d'autres pays, grosso modo en Afrique du Nord, pour mieux maîtriser les routes migratoires dans le centre de la Méditerranée", déclare la dirigeante allemande au Passauer Neue Presse et au Ruhr Nachrichten.

"De tels accords sont aussi dans l'intérêt des gens qui fuient", plaide Mme Merkel, sans plus de précisions sur les pays concernés, alors que la Libye, plongée dans l'instabilité depuis 2011, est devenue un haut lieu pour les passeurs de migrants visant les côtes européennes.

L'accord avec la Turquie prévoit que le pays reprenne les migrants rejoignant illégalement la Grèce. En contrepartie, l'UE doit verser trois milliards d'euros pour aider Ankara à améliorer l'accueil des réfugiés, avec la possibilité d'une aide ultérieure du même montant. L'UE s'est aussi engagée, pour chaque Syrien renvoyé, à en "réinstaller" un autre depuis la Turquie.

Défendant une nouvelle fois cet accord dont elle a été l'un des principaux artisans, Mme Merkel a appelé à "travailler" pour qu'il reste en vigueur, malgré les tensions turco-européennes et le blocage sur l'exemption de visas pour les citoyens turcs.

La Turquie a menacé de ne plus appliquer cet accord crucial limitant l'afflux de migrants en Europe faute de libéralisation du régime de visa pour les Turcs.

Mme Merkel a aussi déploré la lenteur des Européens à se répartir les 45.000 migrants coincés à la frontière gréco-macédonienne, dont seuls 3.000 ont été accueillis par d'autres Etats membres.

Interrogée sur sa décision historique, dans la nuit du 4 au 5 septembre 2015, de laisser entrer en Allemagne des dizaines de milliers de migrants bloqués en Hongrie, elle a estimé qu'un tel choix "s'imposait" et "était juste".

"C'était notre devoir humanitaire de les aider et de les prendre en charge", a-t-elle affirmé, martelant son credo sur l'intégration des 1,1 million de personnes arrivées l'an dernier en Allemagne: "je reste convaincue que nous y arriverons".

Après les agressions sexuelles du Nouvel an à Cologne (ouest) et les attentats de juillet dans le sud du pays commis par des migrants, "la question de la sécurité intérieure est naturellement devenue une préoccupation centrale", a-t-elle reconnu.

Mais elle a jugé que le gouvernement "avait déjà beaucoup fait" et qu'il "ferait plus" en améliorant les moyens de surveillance par internet, la coopération avec les services de renseignement étrangers et la vidéosurveillance.

Avec AFP

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