Sous une pluie battante, manifestants et contre-manifestants étaient tenus à distance par un important dispositif policier et des canons à eaux dans le centre-ville, a constaté l'AFP.
Sur des pancartes, les opposants à la politique d'ouverture à l'égard des réfugiés menée jusqu'ici par la chancelière Angela Merkel donnaient libre court à leur colère xénophobe : "Islam = terreur", pouvait-on y lire, ou "Les réfugiés ne sont pas les bienvenus" avec, en ombre chinoise, trois hommes armés de couteaux poursuivant une femme.
Ils faisaient référence à la vague d'agressions commises à des centaines de kilomètres de là, à Cologne (ouest), le soir du 31 décembre, imputées à des migrants, notamment arabes. Ces violences ont touché des femmes, pour beaucoup agressées sexuellement par des jeunes hommes ivres, ce qui a scandalisé l'Allemagne.
Les manifestants de Leipzig répondaient à l'appel de Legida, déclinaison locale du mouvement islamophobe Pegida, qui défile tous les lundis soirs à Dresde, à une centaine de kilomètres plus à l'est, depuis plus d'un an. "Legida, ensemble pour l'Allemagne, le pays, la paix et le maintien de la culture allemande" pouvait-on lire sur un grand panneau.
Exceptionnellement, les militants de Pegida avaient rejoint ceux de Legida ce lundi pour marquer le 1er anniversaire de ce mouvement.
Certains slogans visaient tout particulièrement la chancelière, dont la politique d'accueil des réfugiés est aujourd'hui très contestée.
"Expulser ", "Résister ", "Merkel doit partir", ont scandé certains manifestants dans la rue à Leipzig.
Pegida est resté jusqu'ici un mouvement essentiellement local, qui n'a pas réussi à vraiment percer en dehors de la Saxe, l'Etat régional dont Dresde est la capitale.
L'an dernier, l'Allemagne, a été un des seuls pays européens à ne pas se barricader face à l'afflux de réfugiés. Le pays a ouvert ses portes à quelque 1,1 million de demandeurs d'asile, un record historique. Plus de 400.000 d'entre eux sont des Syriens fuyant la guerre qui ravage leur pays, et arrivent à l'issue d'une longue et périlleuse odyssée.
Avec AFP