D'ici fin 2017, l'immigration nette (les entrées corrigées des sorties) de demandeurs d'asile dans le pays pourrait atteindre jusqu'à 1,5 million de personnes, avec pour effet de faire grossir l'offre d'emploi totale de quelque "520.000 personnes", prévoit la Bundesbank dans son rapport économique mensuel de décembre .
"Les études empiriques montrent que cette force de travail supplémentaire va pour le moment se retrouver au chômage, en raison de qualifications faibles ou inexistantes ainsi que de barrières culturelles et linguistiques, et n'entrera dans l'emploi que très graduellement", anticipe la banque centrale.
"En dépit des conditions favorables du marché du travail, un taux de chômage de 70% est attendu durant la première année suivant la reconnaissance du statut de réfugié" et d'encore "40% trois ans après", estime-t-elle.
Beaucoup de réfugiés et demandeurs d'asile sont jeunes et ne disposent que de rares certifications académiques dans leurs pays d'origine, s'inquiète la Bundesbank.
"Les qualifications professionnelles des réfugiés sont très inférieures à celles des Allemands ou d'autres migrants", ce qui pose "un grand défi au système éducatif allemand", écrit-elle dans son rapport.
L'Allemagne est partie pour enregistrer plus d'un million de migrants cette année fuyant notamment la guerre en Syrie, un nombre record qui suscite une opposition croissante au sein de l'opinion dans le pays.
"Le pic d'arrivée en provenance de l'est et du sud de l'Europe semble déjà avoir été dépassé", précise toutefois la banque centrale.
Selon elle, "les dépenses publiques supplémentaires pour les réfugiés vont conduire à une hausse globale de la demande (...), cette impulsion de demande devrait agir comme un programme de conjoncture" et contribuer à soutenir la croissance allemande ces prochaines années.
Avec AFP