Le président guinéen a promis que l’accord du 21 août avec l’opposition devra être appliqué sans faille pour l’organisation des des élections présidentielles et locales.
"Je souhaite que les accords politiques soient appliqués à la lettre", a déclaré le président Condé lors d'une conférence de presse à Conakry, à six semaines du premier tour de la présidentielle, le 11 octobre. M. Condé, élu en 2010, est candidat à sa réélection.
L'accord conclu le 21 août avec la majorité permet notamment à l'opposition guinéenne de remplacer deux de ses membres à la commission électorale (Céni), décédés.
Un audit du fichier électoral est prévu et des discussions doivent être menées pour arrêter une nouvelle date pour les locales, qui n'ont pas été organisées en Guinée depuis 2005.
Le climat était tendu depuis plusieurs mois entre le pouvoir et l'opposition autour du calendrier des prochains scrutins arrêté en mars par la Céni, qui prévoyait une présidentielle en octobre et des locales en 2016.
Les opposants ont contesté ce programme et réclamé la tenue des locales avant la présidentielle. Ils ont organisé depuis avril plusieurs manifestations.
Le président guinéen n'a pas voulu s'épancher sur le retour avorté en Guinée mercredi de l'ex-chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara (2009-2010), en exil au Burkina Faso depuis 2010.
"Je ne commente pas l'affaire Dadis Camara. La Côte d'Ivoire est un pays souverain", a-t-il dit.
M. Camara a été empêché mercredi de se rendre en Guinée, où il voulait "se présenter devant la justice, se disculper et déposer son dossier de candidature pour la présidentielle", selon son parti à Conakry.
Son avion parti de Ouagadougou devait faire escale à Abidjan mais les autorités ivoiriennes ont interdit cette escale, et l'avion a été dérouté vers le Ghana, d'où M. Camara est ensuite retourné à Ouagadougou, selon la même source.
"Toutes les personnes inculpées doivent être jugées. Il appartient au pool de juges guinéens de faire son travail" sur les poursuites contre M. Camara, a simplement commenté M. Condé.
Moussa Dadis Camara a été inculpé le 8 juillet à Ouagadougou pour "complicité d'assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures" par des magistrats guinéens enquêtant sur le massacre d'au moins 157 opposants à Conakry le 28 septembre 2009.
En juin, l'ex-chef de la junte militaire avait scellé une alliance électorale surprise avec Cellou Dalein Diallo, chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée - principal parti de l'opposition guinéenne -, candidat déclaré au scrutin du 11 octobre.
Avec AFP