Depuis l'ouverture dimanche de la campagne électorale, les déplacements et les réunions des cinq candidats sont régulièrement perturbés par des opposants à la tenue du scrutin, qui doit élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, président durant 20 ans et contraint à la démission début avril par un mouvement inédit de contestation, le "Hirak".
Des dizaines de personnes ont été arrêtées - et certaines condamnées - lors de ces rassemblements et lors de manifestations contre la tenue du scrutin, rejetée par le "Hirak" qui estime qu'il ne vise qu'à régénérer le "système" au pouvoir en Algérie depuis 1962.
"Le respect des droits à la liberté d'expression, d'association et de réunions "est une condition essentielle dans tout processus électoral", rappelle l'organisation de défense des droits de l'Homme dans un communiqué. "Les opposants aux élections ou aux politiques menées par le gouvernement doivent avoir la possibilité d'exprimer leurs opinions sans crainte de représailles ou de répression.
Amnesty "est profondément préoccupée par ce climat de répression et de restrictions aux libertés d'expression qui marque ce début de campagne électorale", déclare Hassina Oussedik, directrice de l'antenne algérienne de l'organisation dans ce communiqué.
La justice algérienne a condamné lundi à 18 mois de prison ferme quatre personnes ayant perturbé la veille à Tlemcen (450 km au sud-ouest d'Alger) un meeting du candidat Ali Benflis, ancien Premier ministre de M. Bouteflika, tandis que 14 autres ont écopé de deux mois avec sursis.
Cinq participants à une manifestation hostile à la tenue du scrutin, arrêtés le 14 novembre à Chlef (170 km au sud-ouest) d'Alger sont accusés "d'entrave au déroulement de la campagne électorale" et ont été placés dimanche en détention préventive.
"La justice algérienne doit clairement indiquer qu'en Algérie tout un chacun a le droit d'exprimer librement ses opinions, notamment durant la campagne électorale en cours", souligne Amnesty.