Des logiciels espions installés par des gouvernements pour surveiller et réprimer les voix critiques, pourraient être neutralisés grâce à un nouvel outil informatique diffusé par Amnesty International (AI).
Certains gouvernements utilisent des informations soutirées par le biais de la surveillance électronique pour soumettre défenseurs des droits humains et des journalistes à des arrestations arbitraires, des détentions illégales, voire à la torture, fait valoir AI.
L’ONG de défense des droits humains offre donc à titre gratuit un programme surnommé Detekt. Conçu par Claudio Guarnieri, un chercheur allemand spécialisé dans les questions de sécurité, Detekt a été lancé en collaboration avec Digitale Gesellschaft, l'Electronic Frontier Foundation et Privacy International.
L’outil s’utilise quand l'ordinateur est hors ligne et que l’utilisateur exécute en mode administrateur. Il s'agit d'une première version du logiciel et des bugs sont existants, notamment sur Windows 8.1, avertit Amnesty.
Les sources sont disponibles et téléchargeables sur GitHub.
La Coalition contre l'exportation illégale de technologies de surveillance, dont Amnesty International est membre, estime que le commerce mondial des technologies de surveillance pèse 5 milliards de dollars par an, un commerce en pleine expansion.
Les logiciels espions peuvent surveiller des conversations par Skype, procéder à des prises de vues d’ordinateurs, enregistrer des e-mails, et même extraire des fichiers d'un disque dur.
« Les défenseurs des droits humains, les opposants, les journalistes, et toute voix critique de manière générale peuvent aujourd’hui être surveillés dans leurs moindres mouvements », note Amnesty International. « Ils ne l’apprennent généralement qu’une fois interrogés dans les prisons et centres de détention où ils sont conduits sur la base de ces informations ».