Un projet de loi actuellement devant l’assemblée au Tchad alimenterait l’homophobie et serait un pas en arrière regard des droits humains, affirme Amnesty International (AI).
L’ONG avertit que les modifications du Code pénal proposées par le gouvernement du président Idriss Deby Itno exposeraient les comportements homosexuels à des peines allant jusqu’à 20 ans de réclusion et des amendes pouvant atteindre 1.000 euros.
Selon le chercheur Christian Mukosa, spécialiste de l’Afrique à Amnesty International, ce qui inquiète le plus, c’est le « caractère imprécis » du texte de loi.
« Des personnes pourraient faire l’objet d’enquêtes ou de poursuites sur de simples dénonciations ou rumeurs d’homosexualité », et n’importe quel policier aurait un pouvoir très étendu sur des membres du public, regrette M. Mukosa.
Amnesty International estime qu’on ne devrait pas pénaliser des personnes sur la simple base de leur orientation sexuelle ou identité de genre, vu que cela constitue une violation des obligations régionales et internationales du Tchad au regard des droits humains.
« L’homosexualité est punie parce que c’est une déviance de la ligne logique de la marche de la nature », a soutenu de son côté le Dr Béyom Mallo Adrien, secrétaire général du Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti au pouvoir. « Je crois que c’est dans cette ligne qu’il faut interpréter cette punition de la déviance sexuelle », a-t-il ajouté.