Il est condamné pour le meurtre de neuf policiers en 2015 lors d'une opération qui visait à l'arrêter et dont les détails restent extrêmement sommaires.
Le gourou et neuf autres membres de la secte "Lumière du Monde" ont été reconnus coupables mardi "d'homicide volontaire, désobéissance civile, résistance contre les autorités et possession illégale d'armes" par le juge Alfonso Pinto.
Les neuf fidèles de la secte poursuivis ont écopé de peines de prison de 16 à 27 ans. Tous les condamnés ont été conduits en prison à l'issue du verdict qui a été salué par les familles des victimes présentes au tribunal.
La secte opère illégalement, selon les autorités angolaises.
Le juge Alfonso Pinto a déclaré que Julino Kalupeteka et ses fidèles ont été à l'origine "d'affrontements avec la police qui se sont soldés par la mort de 22 personnes dont neuf policiers, le 16 avril 2015".
Ce jour-là, la police avait lancé une opération à Sao Pedro Sumé (centre-ouest), une localité difficile d'accès dans la montagne, dans la province de Huambo, afin d'arrêter Juliano Kalupeteka, accusé de perturber l'ordre public.
Le gourou, qui avait annoncé la fin du monde pour 2015, vivait reclus avec 3.000 fidèles et avait appelé ces derniers à retirer leurs enfants des écoles du pays.
L'intervention de la police s'était officiellement soldée par la mort de 22 personnes, un chiffre contesté par l'opposition, qui avait dénoncé "un massacre" et avancé un bilan de 1.080 morts.
Durant une semaine, le lieu du drame avait été totalement bouclé, rendant impossible toute enquête indépendante.
Selon l'acte d'accusation, les neuf policiers ont été tués principalement à coups de machettes, d'objets contondants ou de bâtons, et les forces de sécurité avaient répliqué à des coups de feu tirés par les membres de la secte, entraînant la mort de 13 civils.
La défense a annoncé mardi son intention de faire appel du jugement. "La peine maximale dans la loi angolaise est de 24 ans de prison. Comment est-ce possible de condamner quelqu'un à 28 ans ?", s'est indigné David Mendes, l'avocat des accusés.
Ce verdict intervient une semaine après la condamnation à des peines de 2 à 8 ans et demi de prison de 17 opposants politiques au président José Eduardo dos Santos. Ces derniers ont notamment été reconnus coupables de préparation à une rébellion, lors d'un verdict jugé "scandaleux et ridicule" par des organisations de défense des droits de l'Homme.
Avec AFP