Ces "fraudes massives" ont été révélées par la Haute autorité de lutte contre la corruption et infractions assimilées (Halcia), saisie par des candidats malheureux ayant constaté des irrégularités, a expliqué à la radio d'Etat Ado Moumouni, le secrétaire général du ministère de la Fonction publique.
"Des notes ont été rehaussées" et des candidats qui ont obtenu "zéro dans les deux épreuves" ont été admis avec "des notes de 17 et 18 sur 20", a-t-il illustré.
La Halcia a transmis les résultats de son enquête au ministre de la Fonction publique qui a purement "annulé" le concours par un arrêté, a-t-il précisé.
Selon le ministre, plusieurs personnes impliquées dans la fraude ont été déjà écrouées. Le concours a été annulé alors que les 452 agents concernés ont pris fonction et percevaient déjà un salaire. Certains ont même été nommés à des postes de responsabilité.
"On ne peut plus parler de concours: on nous a plutôt révoqués", c'est "une décision criminelle', a protesté sur des télévisions privées Abdoulaye Ahmadou, nommé Contrôleur du Trésor après son admission au concours.
"Il n'y a pas de droits acquis lorsqu'il y a fraudes", a souligné M. Moumouni à l'endroit des candidats admis qui dénonçaient cette annulation.
Les annulations de concours pour fraude sont devenues très courantes au Niger. En juin, deux journalistes indépendants ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis pour avoir publié des documents relatifs à des fraudes à un concours pour devenir fonctionnaire, impliquant d'importantes personnalités.
Cette affaire de fraude, également traitée par la Halcia, a révélé que des personnalités ont fait placer des protégés sur la liste des admis à un concours d'entrée de la Santé publique alors qu'ils n'avaient pas obtenu des notes suffisantes ou n'avaient même pas passé les épreuves.
Avec AFP