Il leur est reproché d’avoir échangé par sms, un message texte en libellé en anglais : "Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement : avoir validé un G C E A Level en quatre matières plus religion".
Les avocats des élèves ont toujours défendu que les élèves avaient partagé ce message sous forme de plaisanterie. Mais, leurs plaidoiries n'a pas convaincu les magistrats camerounais de la justice militaire.
Les auteurs de l’appel à la libération de ces trois élèves sont, "55 organisations de la société civile nationales, régionales et internationales", selon la lettre adressée le 20 septembre 2017, au Président Paul Biya, dont VOA Afrique a pu avoir copie.
Ces organisations, à l’initiative du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale, que dirige la camerounaise, Maximilienne Ngo Mbe, demandent au président camerounais de "libérer sans conditions ces trois jeunes camerounais fer de lance de la nation".
Dans leur correspondance, les 55 organisations de la société civile signataire, parmi lesquelles, Amnesty international, la fédération internationale des ligues de droits de l’homme, souhaitent que le président Paul Biya, prescrive des enquêtes plus approfondies qui vont découvrir "l’auteur du message envoyé à Levis Gob Azah".
Un message que ce dernier avait transféré à son ami Ivo Fomosuh, alors élève dans un lycée à Douala. Malheureusement, le téléphone de Ivo Fomosuh ayant été confisqué lors d’un cours par son enseignant, celui-ci va découvrir le sms en question et va alerter la police, qui mettra la main sur les deux autres jeunes.
La lettre adressée au président Paul Biya, souligne que le secret de correspondance des concernés pourtant universellement protégé a été violé.
Puisque, la constitution du Cameroun stipule dans son préambule "le secret de toute correspondance est inviolable. Il ne peut y être porté atteinte qu’en vertu des décisions émanant de l’autorité judiciaire", notent les membres de la société civile qui ont saisi M Paul Biya.
Ceux - ci remettent aussi en cause , le travail des magistrats qui, "ne semblent pas avoir étudié les antécédents et le profil psychologique de ces enfants pour vérifier s’ils s’étaient radicalisés", regrettent les signataires de la lettre.
Rappelons que le 31 août 2017, Paul Biya avait prescrit l’arrêt des poursuites judiciaires contre certains leaders et prisonniers de la cause anglophone.
Les organisations de la société civile du Cameroun, d’Afrique et internationales, espèrent qu'une même démarche pourrait aboutir à la libération des trois élèves qui n’ont pu renouer avec l’école cette année.
Emmanuel Jules Ntap, correspondant à Yaoundé