Mercredi à la mi-journée (10H45 GMT), l'appareil, qui vole dans la nuit grâce à l'énergie emmagasinée durant la journée, était presque aux trois quarts (73%) de son vol de quelque 6.000 kilomètres, le deuxième plus long de ce tour du monde.
"Fatigué après 44 heures de vol, je dois faire avec quelques turbulences au-dessus des îles Açores", a tweeté le pilote, le Suisse Bertrand Piccard, vers 02H30 GMT mercredi alors qu'il survolait cet archipel portugais.
Le "SI2" avait quitté New York lundi à 02H30 locales (06H30 GMT). Il a d'abord longé la côte est des Etats-Unis et la Nouvelle-Ecosse (est du Canada).
Ayant parcouru, en 51 heures, plus de 4.500 km, il devrait arriver à l'aéroport de Séville (Andalousie, sud de l'Espagne) jeudi tôt dans la matinée.
Les internautes peuvent suivre la traversée en direct, grâce à des caméras placées dans la cabine, sur la queue et sous les ailes de l'appareil.
Ils ont pu voir un lever de soleil sur l'Atlantique et entendre le pilote, en combinaison orange, communiquer avec le centre de contrôle de l'avion à Monaco.
"Vous n'allez pas me croire, mais à ma droite, je vois un iceberg dans l'océan Atlantique. Regardez!", a tweeté Bertrand Piccard, photo à l'appui.
Sur le site de Solar Impulse, les informations sur la traversée, comme le temps de vol, la distance parcourue, l'altitude et le niveau des batteries, sont actualisées en direct.
"Réussir l'impossible"
Cette fois, c'est Bertrand Piccard, 58 ans, qui pilote l'avion. Le Suisse est issu d'une famille de scientifiques et inventeurs. Son grand-père Auguste a même inspiré Hergé pour créer le personnage du professeur Tournesol.
Il alterne les étapes avec son compatriote André Borschberg, 63 ans, qui a piloté l'appareil pour son plus long voyage, entre Nagoya (Japon) et l'archipel de Hawaii dans le Pacifique: 6.437 kilomètres en cinq jours et cinq nuits.
A Hawaii, il avait dû faire une longue escale technique de près de 10 mois pour régler des problèmes de batteries, retardant largement son périple qui devait à l'origine durer cinq mois.
Solar Impulse 2 a entamé son voyage le 9 mars 2015 à Abou Dhabi (Emirats arabes unis), et fait étape à Mascate (Oman), Ahmedabad et Varanasi (Inde), Mandalay (Myanmar), Chongqing et Nanjing (Chine) puis Nagoya (Japon).
Puis il avait traversé le Pacifique, faisant cette escale technique imprévue à Hawaii, et repris son voyage à travers les Etats-Unis, s'arrêtant à San Francisco, Phoenix, Tulsa, Dayton, Lehigh Valley et New York.
Pas plus lourd qu'une fourgonnette (1,5 tonne) mais aussi large qu'un Boeing 747, l'aéroplane vole à une vitesse moyenne de 50 km/h grâce à des batteries qui emmagasinent l'énergie solaire captée par quelque 17.000 cellules photovoltaïques installées sur ses ailes.
La cabine de 3,8 mètres cubes, équipée de bouteilles d'oxygène pour permettre aux pilotes de respirer, n'est pas pressurisée. Le cockpit est toutefois recouvert d'une mousse isolante pour atténuer les températures extrêmes en vol (entre +40 et -40 degrés Celsius).
"Solar Impulse veut démontrer que les technologies propres peuvent réussir l'impossible", selon le site internet du projet.
Avec AFP