Le vice-président Yemi Osinbajo a rencontré de hauts gradés de l'armée pour parler de l'attaque qui a ciblé une mission de prospection pétrolière dans l'Etat du Borno, dans le nord-est. Trois personnes ont en outre été enlevées.
Au cours de la réunion, qui s'est tenue jeudi, M. Osinbajo a ordonné à l'armée d'"accroître les efforts et les activités dans l'Etat du Borno" afin de "maintenir de manière effective le contrôle ferme de la situation", a déclaré le porte-parole du vice-président, Laolu Akande.
Selon le porte-parole de M. Osinbajo - qui assure l'intérim du président Muhammadu Buhari en congé maladie à durée indéterminée à Londres -, le vice-président a qualifié l'attaque d'"effroyable".
Son bilan est le plus élevé depuis février 2016, où 58 personnes avaient perdu la vie dans un double attentat-suicide dans un camp de déplacés à Dikwa.
Selon un travailleur humanitaire qui a pris part à la recherche des corps, 19 soldats, 33 membres de milices civiles et 17 civils ont péri au cours de l'attaque de mardi.
Les circonstances de l'embuscade tendue aux gardes et à l'équipe de la Nigerian National Petroleum Company (NNPC), accompagnés de géologues de l'Université de Maiduguri, de retour d'une mission d'exploration pétrolière, n'ont pas encore été éclaircies en raison du strict contrôle de l'armée sur les accès au Borno, épicentre des violences de Boko Haram.
Aucun nouveau bilan n'a été fourni par l'armée, qui avait reconnu mercredi la mort de dix personnes - neuf militaires et un civil - dans l'attaque près de Magumeri, à 50 km au nord-ouest de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno (nord-est). Vendredi, des sources médicales et humanitaires avaient déclaré que l'embuscade avait fait au moins une cinquantaine de morts, essentiellement parmi les soldats et miliciens escortant le convoi.
Ce bilan, particulièrement lourd, vient contredire les affirmations du gouvernement donnant les jihadistes affiliés à l'organisation de l'Etat islamique comme très affaiblis.
La production de pétrole du Nigeria est concentrée dans le delta du Niger (sud) depuis sa découverte en quantités commerciales en 1956. Mais les attaques et sabotages répétés de rebelles locaux revendiquant un meilleur partage des ressources ont poussé le gouvernement à prospecter ailleurs.
Des explorations ont été lancées sur un territoire allant de l'Etat de Benue (centre) au nord-est où sévit Boko Haram. Le vice-président Yemi Osinbajo a assuré que l'attaque ne mettrait pas un terme à ces efforts.
Avec AFP