Le gynécologue, qui avait dit avoir mené cette opération fin janvier seul dans sa clinique privée, avait été une première fois arrêté avant d'être relâché quelques jours plus tard. Il avait assuré n'avoir réalisé qu'une "opération de chirurgie esthétique" sur la fillette, qui se prénommait Nada.
Mais selon un communiqué du parquet, le médecin légiste ayant examiné Nada a établi que la fillette était décédée en raison de la douleur causée par une mutilation génitale féminine. En conséquence, le procureur général a ordonné que le gynécologue soit de nouveau arrêté et "jugé auprès d'une cour pénale", a indiqué le parquet. Les parents de la fillette -qui avaient porté plainte et qui avaient été brièvement arrêtés- seront également jugés pour leur "participation à ce crime".
La mort de Nada avait suscité l'émoi sur les réseaux sociaux, d’autres filles ayant également succombé auparavant après avoir subi une excision. Depuis le 29 novembre 2016, ceux qui l’exercent sont passibles d'une peine de 5 à 7 ans de prison. Si les mutilations génitales féminines entraînent l'infirmité permanente ou la mort, le ou les responsables encourent jusqu'à 15 ans d'emprisonnement. La loi, cependant, est rarement appliquée et la pratique reste très courante en Egypte.
Selon une étude publiée en 2016 par le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (Unicef), près de 90% des femmes et adolescentes égyptiennes âgées entre 15 et 49 ans ont été excisées. L'Unicef a condamné la "mort tragique de Nada (qui) souligne le besoin de protéger de manière urgente les filles de cette pratique dangereuse."