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Arrestation de juges et biens saisis dans une opération anti-corruption au Nigeria


Des policiers nigérians à Lagos, 1 mai 2014.
Des policiers nigérians à Lagos, 1 mai 2014.

Des juges ont été arrêtés et des centaines de milliers de dollars saisis lors d'une opération anticorruption visant des hauts magistrats, menée par la police secrète du Nigeria, condamnée sévèrement dimanche par l'association du barreau et des militants des droits de l'homme.

La police n'a pas précisé le nombre de juges arrêtés durant cette opération lancée samedi.

L'association du barreau du Nigeria a dénoncé ce raid "dont le style rappelle la Gestapo" comme "inconstitutionnel". "Je tiens à souligner que nous ne sommes pas dans un régime militaire", a protesté son représentant, Abubaker Mahmoud, lors d'une conférence de presse.

Dans un communiqué, les autorités fédérales ont indiqué avoir saisi 800.000 dollars lors de descentes aux domiciles de magistrats à travers tout le pays, basées sur "des allégations de corruption et de fautes professionnelles" de la part de la part de certains juges.

"Les fouilles ont permis de découvrir une fortune en liquide, en devises multiples, locales et internationales, ainsi que des biens immobiliers d'une valeur de plusieurs millions de nairas et des documents compromettants pour ces juges", a indiqué le Département des services fédéraux (DSS) dans un communiqué .

Une source du DSS a affirmé à l'AFP que "quatre à cinq juges sont ici avec nous et font des déclarations écrites".

Le président Muhammadu Buhari, élu en 2015, a lancé une vaste campagne anticorruption visant les proches du gouvernement précédent.

Une organisation des droits de l'homme a appelé le président Buhari a "relâcher les juges immédiatement et sans condition".

"Nous sommes sérieusement préoccupés par la vague d'arrestations, d'intimidation et de harcèlement des juges à travers tout le pays par la DSS," a déclaré Adetokunbo Mumuni, qui dirige une organisation en faveur des droits socio-économiques et de l'obligation de transparence.

"Si nous soutenons les efforts du gouvernement pour éradiquer la corruption judiciaire, nous ne pouvons pas accepter des stratégies anticorruption et des méthodes qui sapent clairement l'état de droit, l'autorité, l'intégrité et l'indépendance du pouvoir judiciaire", a-il-ajouté.

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