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Un officier supérieur de l'armée a été assassiné au Burundi


Le president burundais Pierre Nkurunziza.
Le president burundais Pierre Nkurunziza.

Plutôt critique vis-à-vis du pouvoir en place, le lieutenant-colonel Emmanuel Buzubona a été assassiné alors qu'il rentrait chez lui.

Un officier de l'armée burundaise, issu des ex-rebelles hutu désormais au pouvoir mais plutôt critique vis-à-vis du régime actuel, a été tué par des hommes armés dans un quartier du nord de la capitale Bujumbura, a-t-on appris jeudi auprès de témoins et de l'armée.

"Hier (jeudi) vers 19H00, le lieutenant-colonel Emmanuel Buzubona rentrait chez lui à Kinama sur une moto lorsqu'il a été tué en compagnie de son chauffeur par un groupe de trois hommes armés de fusils et de grenades", a expliqué à l'AFP un de ses voisins, sous couvert d'anonymat.

Des tirs et une grenade

L'information a été confirmée jeudi à l'AFP par le porte-parole de l'armée, le colonel Gaspard Baratuza. Il a évoqué des assaillants ayant d'abord tiré sur l'officier burundais avant de lui lancer une grenade, qui l'a tué. "Une enquête policière est déjà en cours pour tenter de retrouver ses assassins".

Le colonel Buzubona, ancien numéro 2 du renseignement militaire burundais, était "en congé", sans aucune affectation depuis son retour de mission en Tanzanie il y a six mois, selon un haut gradé de l'armée, qui a requis l'anonymat.

Son assassinat n'avait pas été revendiqué jeudi mais partisans et opposants du président Pierre Nkurunziza s'accusaient mutuellement sur les réseaux sociaux d'en être les responsables.

Les soutiens du camp présidentiel accusent les soldats issus de l'ancienne armée tutsi d'avoir abattu un officier hutu, alors que leurs opposants dénoncent l'assassinat d'un soldat qui ne cachait pas son hostilité à la politique actuelle.

Le colonel avait été arrêté en décembre dernier

Soupçonné à l'époque d'avoir fait cause commune avec des insurgés opposés à un troisième mandat du président Nkurunziza, le colonel Buzubona avait été arrêté le 12 décembre 2015 par le Service national de renseignement, qui dépend directement du président, avant d'être relâché six jours plus tard, a-t-on appris d'une source au sein des services de sécurité.

Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis que M. Nkurunziza a annoncé sa candidature en avril 2015 à un troisième mandat qu'il a obtenu un juillet au terme d'une élection controversée. Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.

Plusieurs officiers des deux camps ayant combattu pendant la guerre civile entre 1993 et 2006 (300.000 morts), à savoir les rebelles hutu ayant pris le pouvoir et l'ancienne armée majoritairement tutsi, ont été tués depuis le début avril.

Selon des sources concordantes, la crise divise profondément la police et l'armée, qui aux termes de l'accord d'Arusha, sont désormais paritaires dans un pays où les Hutu représentent 85% de la population et les Tutsi 14%.

Avec AFP

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