Deux tornades ont fait plusieurs morts, mercredi soir, dans le Massachusetts, sur la côte nord-est des Etats-Unis, où les autorités ont décrété l'état d'urgence. En avril et mai, d’autres tourbillons avaient semé la mort dans le centre et le Sud du pays. Pourtant, les experts ne sont pas sûrs que la météo soit exceptionnellement brutale cette année.
Pour l’instant, 2011 bat tous les records de tornades. En avril, elles ont fait plusieurs centaines de morts dans le centre et le Sud des Etats-Unis, pulvérisant entre autre la ville de Tuscaloosa dans l’Alabama. En mai, la localité de Joplin, 50 000 habitants, a été dévastée, et plus de 130 personnes ont perdu la vie en quelques minutes.
Mercredi, c’était au tour du Massachusetts d’essuyer de violentes tempêtes accompagnées de deux tornades qui ont ravagé une zone de 64 km de long. Ayant déclaré l’état d’urgence, le gouverneur Deval Patrick a fait déployer la Garde nationale pour faciliter les secours.
Le bilan humain dans le pays - plus de 500 morts donc depuis le début de l’année – est le plus lourd depuis 1950.
Et pourtant, ces intempéries n’ont rien d’anomal, explique David Imy, météorologue au Centre des prédictions des tempêtes de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA). « Comparé à toutes les autres années sur lesquelles nous nous sommes penchés, il est difficile de dire que ce à quoi nous assistons cette année fait partie d’une tendance. Jusqu’à présent, nous n’avons constaté aucune différence ailleurs dans le monde », affirme M. Imy.
Plutôt, les intempéries sont dues, comme d’habitude, au fait que les masses d’air chaud et humide provenant du golfe du Mexique se heurtent à des flux d’air froid bloqués à l’ouest par la cordillère des montagnes Rocheuses et qui se rabattent vers l’Est. Cela donne un mélange explosif, et donc, le fait que l’on ait signalé plus de 200 tourbillons en un mois n’a rien d’inhabituel, ajoute M. Imy.
Autre facteur, expliquent les météorologues : la poursuite du phénomène océanique connu sous le nom de La Nina, qui est caractérisé par des baisses de température des eaux dans l'Océan Pacifique et qui provoquent soit des inondations, soit des sècheresses inhabituelles dans plusieurs régions du monde.
Selon le professeur William Chameides, spécialiste de l’environnement à l’Université Duke en Caroline du Sud, il est impossible de savoir si les récentes intempéries sont dues au réchauffement climatique.
« Il est pratiquement impossible pour nous d’épingler ces intempéries, et de dire qu’elles sont le fait du changement climatique. D’un autre coté, nous savons qu’à cause du changement climatique, ce type d’intempéries deviendra très probablement plus ordinaire, plus fréquent et plus intense. Donc, ce qu’on peut dire c’est ce que ces intempéries auxquelles on assiste ne sont pas contraires au changement climatique », déclare le professeur Chameides.
Telles sont également les conclusions d’un récent rapport du Conseil national de recherche, commandité par le Congrès américain et publié début mai.
Le réchauffement climatique est une réalité, ajoute M. Chameides, et mieux vaut adopter des mesures pour en mitiger l’impact. Car même si les dernières technologies permettent de prédire des tornades, celles-ci n’en restent pas moins destructives.