Le Mali observe, à partir de lundi 23 novembre, trois jours de deuil en mémoire des victimes de l'attaque jihadiste qui a fait vendredi au moins 19 morts dans un grand hôtel de Bamako, deuil auquel se sont joints par solidarité le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée.
Signe visible de recueillement, les drapeaux étaient en berne à travers la capitale, où la sécurité a été renforcée aux abords des grands hôtels. Un rehaussement de sécurité plus discret était également visible devant des mairies d'arrondissement et des banques.
Le président sénégalais Macky Sall, dont un compatriote a péri dans l'attaque, a effectué dimanche une brève visite à Bamako pour signifier au Mali le soutien de son pays, et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qu'il préside.
"Le Mali ne sera jamais seul dans ce combat, nous sommes tous engagés parce que nous sommes tous concernés", a-t-il dit, annonçant que trois des pays voisins - Sénégal, Mauritanie et Guinée - observeraient trois jours de deuil national en même temps que les Maliens.
Son homologue béninois Thomas Yayi Boni est attendu lundi à Bamako pour le même motif, a indiqué la présidence béninoise à l'AFP à Cotonou.
Etat d'urgence
Dès samedi, les rues de Bamako avaient retrouvé leur activité habituelle. Et dimanche, les bruyants cortèges de mariage étaient visibles dans la capitale, en dépit de l'état d'urgence en vigueur depuis vendredi soir interdisant théoriquement tout rassemblement.
Plusieurs ressortissants étrangers à Bamako ont confié avoir décidé d'éviter provisoirement les lieux pouvant être des cibles potentielles.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés par l'intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l'année vers le centre, puis le sud du pays.
AFP